Ouvrir en plein quartier touristique à Québec, rue St-Jean, près de l’Hôtel de ville, un nouveau resto axé sur la cuisine du terroir québécois, c’est là le défi que relèvent depuis juin dernier Jean Deschênes et Carl Desruisseaux avec la complicité du chef Simon Fortin.
Au départ, ces partenaires, qui oeuvrent déjà dans deux restaurants à Québec, voulaient ouvrir une cabane à sucre urbaine. Ils ont dû se raviser presque à la dernière minute après avoir appris l’ouverture imminente d’un tel lieu dans la Capitale nationale. L’idée « de repenser la cuisine de grand-maman » est alors apparue comme l’explique Jean Deschênes.
Et c’est là qu’entre en scène Simon Fortin. Formé par Normand Laprise, le chef québécois redonne un air de renouveau à certains classiques de la cuisine québécoise. La tourtière à grand-maman Claire fait une place au cerf aux côtés du bœuf et du porc pendant que le batinse de pâté chinois se retrouve avec du bœuf effiloché aux poivrons rôtis, du maïs aux épices cadiennes de la Louisiane et une purée de pommes de terre à l’ail.
Chez Batinse, la soupe aux gourganes mijote avec un os à moelle, en plus d’avoir des arômes de stout. Morue, saumon boucané à l’érable, magret de canard, club sandwich au homard sont aussi au menu sans oublier une crème brûlée au foie gras.
Côté dessert, comme ceux de votre père ou de votre grand-mère : la tarte aux pommes de l’île d’Orléans et caramel façon Batinse, un pouding chômeur à la rhubarbe ou encore la version revisitée des célèbres pets-de-sœur avec sirop d’érable, pacanes et fruits confits, servis avec une crème au pain d’épice. Qui dit mieux ?
Trouver ce qui fera la différence
On a beau être dans un quartier touristique, Jean Deschênes constate avec satisfaction que 60 % de sa clientèle est composée de Québécois. Tant mieux, car une fois les bateaux de croisière partis, il faut bien continuer de cuisiner pour son monde ! Et il faut le fidéliser. Pour Simon Fortin, cela se fera en changeant environ 25 % du menu à chaque saison, pour garder l’aspect créatif de celui-ci. Fidéliser aussi par des trucs qu’on ne retrouve nulle part ailleurs…
C’est le cas avec la mixologie. Comme celle-ci est tendance, Batinse offre environ 25 cocktails divisés en deux catégories : les Matantes et les Mononcles. Un ensemble de cocktails dans lesquels on retrouve notamment des bases avec du gin, rhum, whisky et la crème Coureur des bois. Exception faite de la grosse Rita : téquila, triple sec, Chambord, lime pressée, bitter rhubarbe, jus de canneberges blanches. Mais attention, ce drink est tellement immense, qu’il faut se mettre à deux pour le déguster !
Côté ambiance, deux salles s’offriront à vous : celle du fond, plus tranquille, alors que celle à l’entrée où de vieilles portes servent de tables, entoure un bar absolument convivial.
Bref, dès qu’on franchit la porte de Batinse, les arômes de «la cuisine d’icitte» comme le dit le slogan de la maison, ont un petit goût de revenez-y !