Depuis six mois, La Bûche est la première et seule cabane à sucre urbaine à Québec. Ouverte sept jours sur sept, rue Champlain, à 300 m du Château Frontenac, le concept est de Yannick Parent, propriétaire du Savini sur Grande-Allée et du Bello, aussi sur St-Louis.

Il fut un temps pas si lointain où l’ancestrale demeure des Anciens Canadiens était le seul restaurant ou presque du Vieux-Québec à offrir de la nourriture du terroir québécois. Mais depuis quelques mois, la cuisine québécoise se fait de plus en plus présente dans l’un des quartiers les plus en vue de la cité de Champlain, à commencer par la cuisine revisitée de La Bûche.

Une cabane à sucre en pleine ville ?! « Au début, quand on a ouvert, c’était l’été », raconte Mychaël Blouin, gérant directeur. « Les Québécois étaient sceptiques. Mais le bouche à oreille a fait son travail. »

Avec sa tourtière du Lac St-Jean contenant cerf, bœuf et porc, son pâté chinois au bœuf effiloché, sa poutine au bacon et au flanc de porc, son tartare de cerf à l’érable ou sa terrine de foie gras sur du pain doré, c’est le genre de plats que concocte le chef Donovan Ouellet, lui-même Jeannois.

Avec deux grandes salles décorées avec notamment diverses sculptures en bois et des tables pouvant être agencées pour faire de grandes tablées comme dans les cabanes à sucre traditionnelles, un salon privé et... un canon à neige pour servir la tire sur la neige même en juillet, La Bûche attire environ 60 % de touristes et 40 % de Québécois selon Mychaël Blouin.

Miser sur l’aspect québécois et… les promotions

On trouvera aussi à La Bûche un brunch traditionnel servi tous les jours de la semaine avec notamment des oeufs brouillés, du pâté à la viande, des crêpes et des oreilles de criss, sans oublier un pouding chômeur, « le plus apprécié de tous » aux dires du gérant, en parlant des desserts au menu. Quoique le sucre à la crème présenté avec des bleuets ne soit pas piqué des vers, je vous en donne ma parole !

Mais au-delà des propositions du chef, l’équipe de La Bûche mise sur différents aspects propres au Québec pour sortir du lot: proposer de la musique en français, s’approvisionner chez des producteurs locaux pour la qualité de leurs produits et pousser l’originalité jusqu’à offrir une carte des vins essentiellement du Québec et du Canada. Ce qui est rare dans les restaurants d’ici, avouons-le. Même les alcools sont Québécois comme le rhum Chic Chocs. À noter aussi l’excellent caribou proposé, épicé juste à point.

Alors que certains établissements font à l’occasion des fleurs à leur clientèle féminine, dans le style « un deux pour un lors d’un 5 à 7 », à La Bûche, « on gâte les barbus ! ». En fonction du concept mis de l’avant que la cabane à sucre rappelle l’époque des bûcherons, on a décidé d’offrir un repas gratuit aux hommes barbus, du mercredi au dimanche, que ce soit pour un repas du midi ou du soir ! « On a aussi des plats surprises à 10 $, les soirs des matchs des Canadiens », précise M. Blouin.

Des nouveautés à prévoir à La Bûche pour la prochaine année ? « La bavette de bison s’en vient ! », lance Mychaël Blouin. Mais surtout La Bûche devrait rester « foule trad » pour reprendre le titre d’un spectacle du réputé Yves Lambert !