« Les fruits sont mûrs dans les vergers de mon pays… »
La strophe de notre grand Félix bien en vue sur le mur de pierre et tirée du Tour de l’île ne pouvait mieux s’appliquer au légendaire café-bistro Chez Temporel de la rue Couillard à Québec. Une véritable institution, qui en est à sa 42e année.
À l’ombre du brouhaha de la rue St-Jean ou de Grande-Allée, la rue Couillard serpente avec tranquillité le Vieux-Québec, non loin de la rue des Remparts, du magasin Simons et du Collège François-de-Laval (ex Petit Séminaire de Québec). Rue typique de la cité de Champlain, elle abrite des repères comme l’Auberge de jeunesse, l’épicerie Couillard et surtout Chez Temporel.
Alors que les restos poussent comme des champignons à Québec, mais que de nombreux autres ferment également, qu’est-ce qui fait qu’on subsiste au-delà de quatre décennies ? « Les touristes cherchent des endroits authentiques. Ici, ça l’est. » Celle qui parle ainsi c’est la propriétaire des lieux, Dominique Gravel, qui en sait un bout sur son Temporel puisque c’est la deuxième fois qu’elle y est à la barre.
En 2009, elle l’achète de Jean Boissonneault, qui l’avait ouvert en 1974. On y servait à l’époque surtout des soupes et du café. À force d’y travailler sept jours sur sept, elle finit par s’en lasser et le vend en 2014 à l’ancien proprio des Anciens Canadiens. Pour diverses raisons familiales, le resto est encore à vendre à peine un an plus tard. Celle qui déjà été aux fourneaux pour le regretté Serge Bruyère a envie de reprendre les colliers du Temporel. « Mais cette fois-ci, j’ai acheté juste le fonds de commerce, pas la bâtisse. »
Même si les vrais habitants du quartier se font plus rares, Dominique Gravel considère que « c’est un privilège d’être ici. »
Une cuisine simple mais tellement bonne
« Vous savez, c’est plus qu’un café, c’est plus que ça » confie Dominique qui est toute seule à la cuisine, aidée au service par sa fille et son fils ainsi que quelques employées occasionnelles. Si la carte est simple avec principalement des soupes, des salades, des quiches, des pizzas, une tourte au bison et les fameux croûtons – demi-baquette gratinée avec entre autres champignon, poireau, et selon l’inspiration du moment ! -, les arômes et les saveurs n’en sont pas moins très présents. Les desserts y sont d’ailleurs exquis.
Peu importe l’achalandage, l’ambiance est bon enfant sur fond de musique québécoise, française et instrumentale. C’est le genre d‘endroit où vous pouvez déguster un alcool ou apporter un livre sans être dérangé. Ça tombe bien car la proprio est férue de littérature !
Si le rez-de-chaussée ne contient qu’une dizaine de tables, on trouvera au premier étage un salon pour accommoder les groupes.
Et si le temps semble s’être arrêté Chez Temporel, on y a tout de même Internet sans fil !
Ouvert 7 jours sur 7 de 10 h à 20 h en saison hivernale, l’été, c’est plutôt de 9 h à 21 h. On y sert des brunchs la fin de semaine.
Pour paraphraser le poète français André Hardellet et son poème Le Tremblay d’où est tiré le nom du resto, on se rappellera que :
Oui, si tu retournes manger
Chez Temporel, un jour ou l'autre,
Pense aux bonheurs qui sont passés
Là, simplement, comme les nôtres