Trop souvent, il arrive que nous hésitions face à une situation sociale. Que l’on soit dans un 5 à 7, un repas d’affaires ou un repas en amoureux, nous ne savons pas comment réagir selon les circonstances. C’est pour éviter ce genre d’embarras, mais surtout pour rendre les gens plus confiants, que Julie Blais Comeau est devenue formatrice certifiée par le Conseil canadien des ressources humaines en tourisme (CCRHT). Passionnée par l’étiquette et le savoir-vivre depuis l’adolescence, blogueuse pour le Huffington Post Québec, Mme Blais Comeau a publié deux livres sur ses sujets préférés : Etiquette: Confidence & Credibility (Jewels Publishing) et Quoi dire, comment faire et quand? (Béliveau Éditeur).

 

L’apprentissage de l’étiquette à table

L’étiquette à table était un art qui s’apprenait par l’entremise de la mère de famille, un art qui n’est plus enseigné de nos jours selon Mme Blais Comeau. Cependant, il n’est jamais trop tard pour apprendre.

 

« Le meilleur argument [pour apprendre l’étiquette à table], c’est pour ne pas s’embarrasser soi-même, embarrasser son employeur, explique l’experte en étiquette. Pour ne pas non plus interrompre, parce que quelqu’un qui ne sait pas manipuler ses ustensiles, qui fait du bruit en mangeant, qui fait du bruit avec ses ustensiles, ça interrompt le flot des affaires, de la conversation quand c’est une situation sociale. »

 

S’il n’est pas trop tard pour apprendre, existe-t-il un âge idéal pour commencer à apprendre les bonnes manières? Mme Blais Comeau croit qu’il faut initier son enfant dès qu’il commence à manger, par exemple en lui montrant comment tenir une fourchette : « C’est une progression naturelle. Quand l’enfant commence à manger, qu’on lui apprend, l’enfant veut apprendre. Il veut faire lui-même. »

 

L’étiquette pourrait paraître complexe aux yeux de certains. Même s’il existe une façon de manger certains plats, comme des tacos, l’étiquette de la table reste universelle. « Il y a vraiment l’étiquette de la table qu’on pourrait dire internationale, qui est beaucoup plus à l’européenne, explique Mme Blais Comeau. Il faut savoir que c’est seulement en Amérique du Nord qu’on mange à l’américaine, qu’on appelle aussi zigzag. Mais dans le reste du monde, on mange à l’européenne, à la continentale. »

 

L’étiquette à table

En étiquette, celui qui est l’hôte doit être en contrôle de la situation. Dans le cas d’un repas d’affaires, c’est celui qui invite qui paie et qui assure le confort de son invité, par exemple en s’informant sur ses restrictions alimentaires. « Pendant un repas d’affaires, quand on invite, ajoute Mme Blais Comeau, on va décider le restaurant et on va choisir un restaurant que l’on connaît et, encore plus important, un restaurant où on est connu, pour s’assurer d’un bon service. »

 

D’autres détails sont également à considérer avant un repas d’affaires. Par exemple, il est recommandé de vérifier auprès des ressources humaines concernant le remboursement d’alcool, car ce ne sont pas toutes les sociétés qui paieront pour ce genre de dépenses. Si la consommation d’alcool durant un repas d’affaires est tolérée, on n’insiste pas auprès de son invité en cas de refus et on ne lui demande pas d’explications. « Il ne devrait jamais y avoir de malaise quand on choisit de s’abstenir de boire de l’alcool », rappelle Mme Blais Comeau.

 

Un autre détail important est la ponctualité. Dans le cas de la personne qui invite, celle-ci doit se présenter au restaurant quinze minutes avant l’heure prévue afin de choisir une table et d’évaluer le menu. De plus, elle doit s’assurer à l’avance que la facture sera présentée seulement à elle afin d’éviter un malaise au moment de payer. Quant à la personne invitée, celle-ci voit veiller à arriver au restaurant à l’heure prévue.

 

Lors de la commande du repas, certains gestes sont conseillés. Par exemple, au lieu d’appeler à voix haute le serveur, il est préférable d’obtenir un contact visuel avec lui afin que celui-ci se dirige vers votre table. De plus moment de la commande, il vaut mieux laisser son invité commander en premier. Par contre, il est recommandé de guider son invité en faisant quelques suggestions de plats afin de démontrer sa générosité. Enfin, dans le cas d’un repas entre amoureux, il est important d’établir au départ une entente concernant la facture, c’est-à-dire si celle-ci est payée entièrement par l’hôte ou si celle-ci est séparée en deux. Cette entente doit être claire afin d’éviter un malaise au moment du paiement.

 

Dans le cas des restaurateurs, ceux-ci peuvent également adopter une étiquette envers sa clientèle. « Le rôle d’un restaurateur, c’est d’être un bon hôte, d’essayer d’être advenant et même de prévoir ce que nos invités vont avoir besoin », indique Mme Blais Comeau. Cela peut signifier prévoir des crayons à colorier pour les enfants ou placer un couple dans un endroit discret si le restaurant accueille des familles au même moment. « L’étiquette, vous savez, c’est avant tout le respect, le confort et une certaine adaptation à l’intérieur de ça », ajoute la formatrice.

 

Cependant, le conseil le plus important, mais aussi le plus simple à retenir est ceci : « Dans le doute, on s’informe, explique Mme Blais Comeau. De ne pas avoir peur de s’informer, alors si on n’est pas certain du code vestimentaire d’un restaurant, on téléphone, on s’informe. Si on n’est pas certain que nos enfants vont être les bienvenus, on s’informe. » Dans le cas d’annulation d’une réservation, il est également préférable de téléphoner afin que d’autres personnes puissent bénéficier de cette réservation.

 

En conclusion, il suffit de peu pour demeurer respectueux envers son invité ou son client. L’étiquette est un art qui s’apprend, mais il est aussi un art du savoir-vivre pouvant s’appliquer à plusieurs sphères de la vie. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter l’un des deux livres mentionnés plus tôt dans l’article ou vous rendre à l’adresse suivante : etiquettejulie.com. Bonne lecture!