L’émission télé la plus populaire de l’été 2014 ? Les chefs ! la revanche, ben voyons ! Plus d’un million de spectateurs pour la grande finale. De quoi donner envie de prendre nos jambes et notre tablier à notre cou et d’aller nous inscrire au cours de cuisine le plus près de chez nous ! 

Les chiffres du BBM sont clairs : une moyenne de 935 000 passionnés de cuisine ont regardé Hakim Chajar se frayer un chemin jusqu’à la grande finale du début septembre diffusée à Radio-Canada. L’émission la plus populaire de l’été qu’on vous disait !

Et si certains téléspectateurs font la moue sur Internet en disant qu’Hakim était le chouchou des juges, que c’est de la cuisine trop compliquée, qu’il y avait trop d’ingrédients pour chaque défi, qu’il faut renouer la formule, avouez que la brigade de Daniel Vézina vous a tout de même donné le goût de touiller !

D’où l’idée d’aller vous inscrire à un cours de cuisine, juste pour le plaisir.

L’influence des chefs ?

Avec les chiffres qu’on vient de vous donner, on serait tenté de croire que la multiplication des lieux culinaires est dû en grande partie aux émissions de télé comme Les chefs !

C’est un peu plus nuancé que ça dans la vraie vie. Pour François Martel, chef directeur à L’Académie culinaire à Montréal, depuis cinq ans, les cours de cuisine grand public sont moins populaires qu’avant car il considère que « la télévision est maintenant un compétiteur. » Pour le passionné François Longpré, des Touilleurs de la rue Laurier et de l’émission du même nom à ARTV, hésitation à l’autre bout du fil : « Ça dépend tellement de différents facteurs… mais je dirais que oui, mais pas uniquement. Par exemple, les blogues sur la cuisine peuvent attirer les gens. » Enfin, pour Clémence Ballet, chargée des communications et du marketing pour le compte d’Ateliers et Saveurs dans le Vieux-Montréal, « on n’a pas vu vraiment de différence chez nous. Là où les chefs sont plus médiatisés, peut-être que ça fait une différence. »

Cuisiner autrement

En fait, qu’on soit à Stoneham, aux Îles-de-la-Madeleine ou à Montréal, tout un chacun vise plutôt à développer sa propre originalité pour attirer les cuisiniers et cuisinières en herbe.

Chez Gourmande de nature, havre pour gourmets marins à l’Étang-du-Nord aux Îles, c’est la proximité de la mer qui donne tout son sens aux ateliers de cuisine de la propriétaire, Johanne Vigneau. Un endroit pour cuisiner, mais aussi une boutique où il fait bon flâner pour mieux se gâter, partager ses coups de cœur et se procurer les produits développés par la Madelinote.

Alors qu’à L’Académie culinaire, on vise, entre autres, sur des leçons de cuisine en ligne pour se démarquer, aux Touilleurs, on veut mettre l’accent sur le partage. Pour François Longpré, Les Touilleurs de la rue Laurier, « ce n’est pas une académie, pas une école, c’est un lieu de partage. »

Quant à Ateliers et Saveurs, on y retrouve jour après jour trois types de cours : la cuisine, les cocktails et la dégustation des vins. Normal puisque le triumvirat fondateur de la place, Fanny Gauthier, Éric Gauthier et Arnaud Ferrand sont respectivement mixologue, cuisinier et sommelier.

À qui s’adressent les cours de cuisine ?

Mais à tout le monde, voyons ! Si la moyenne d’âge est d’environ 50 ans au Centre de formation professionnelle Lac-Abitibi à La Sarre – il faut savoir que certaines écoles publiques donnent aussi des cours ouverts au grand public -, à d’autres endroits, c’est beaucoup plus éclectique. Jeunes, vieux, femmes, hommes, célibataires ou couples vont se retrouver autour de la table des Touilleurs. Mais jamais plus de 12 à écouter, à regarder mais surtout à poser des questions à des chefs comme Dany St-Pierre (Chez Auguste à Sherbrooke) Marie-Fleure St-Pierre et ses tapas ou encore Marjorie Maltais, finaliste des Chefs ! en 2010 et qu’on a revue cet été à l’émission.

Le midi, vous ne tenez pas en place ? Les baguettes ou l’emporte-pièce vous démangent ? En 60 minutes, Ateliers et Saveurs, que ce soit à Montréal ou à Québec, vous invitent à cuisiner pendant votre pause du midi et à déguster sur place votre tartare de bœuf, mayonnaise au paprika fumé, chorizo et herbes fraîches ou encore une bavette de bœuf, façon bourguignonne, ou tout « simplement » un risotto d’orge au pesto de roquette, feta et chorizo.

Il y a même des cours destinés aux ados comme c’est le cas à L’Académie culinaire où ils mangeront autre chose que de la poutine, c’est promis ! Vos plus petits cuistots se verront même proposer des cours de boulangerie ou en pâtisserie. Et pourquoi pas ? Relevez le défi : suivez un cours avec votre enfant !

« Et les prix ? », vous entends-je marmonner entre deux casseroles. C’est très variable. Ça peut aller de 22 $ pour une petite séance d’une heure le midi à Ateliers et Saveurs ou 85 $ pour un menu gourmand à préparer en 3 heures. Du côté des municipalités, c’est encore moins dispendieux. À Stoneham, en banlieue nord de Québec, la municipalité propose un cours de dix semaines pour 190 $.

Mais au-delà de ce que peuvent offrir les uns et les autres, une chose demeure pour l’ensemble des endroits de cuisine : « on apprend dans le désir » comme le dit si joliment François Longpré.        

 

Pour en savoir plus :

L’Académie culinaire du Québec :
https://academieculinaire.com/fr

Ateliers et Saveurs :
http://www.ateliersetsaveurs.com

Centre de formation professionnelle Lac-Abitibi :
http://www.cfplacabitibi.ca/

Gourmande de nature :
http://www.gourmandedenature.com

Municipalité de Stoneham-et-Tewkesbury :
http://www.villestoneham.com/fr/programmation.aspx

Les Touilleurs :
http://www.lestouilleurs.com/Accueil

 

Photos, copyright Ateliers et Saveurs ainsi que les Touilleurs.