De la même famille que l’autruche, mais aussi du kiwi, depuis près de 25 ans, l’émeu est présent à Saint-Urbain, dans le cadre du Centre de l’émeu de Charlevoix (CEC). Mais depuis deux ans sous l’impulsion du chef Michel Clermont, l’émeu est en train d’acquérir ses lettres de noblesse.

Le lieu de cette ferme ancestrale est lumineux. Au premier rang, un économusée sur cette bête originaire de l’Australie. Divisé en deux parties avec une section présentant, non seulement des informations sur cet oiseau incapable de voler, mais également de nombreux produits de beauté réalisés à partir de l’huile de l’émeu, le CEC propose un espace bistrot avec quelques tables respectant évidemment la distanciation sociale. En temps normal, une grande galerie fait le tour du bâtiment pouvant recevoir également quelques convives. Face aux tables, à l’intérieur, Michel Clermont s’exécute.

La propriétaire des lieux, Raymonde Tremblay se félicite d’être allée chercher un cuisinier de la trempe de M. Clermont. Grâce à cet ancien chef du Port du Refuge à la marina de Cap-à-l’Aigle ainsi qu’aux réputés Deauville et Continental à Québec – il y avait appris à apprêter l’autruche ! -, une trentaine de produits différents sont maintenant offerts. La présence de ce chef, qui fait office également de boucher, permet « une offre diversifiée et a permis de revoir nos produits », souligne Mme Tremblay.

Une viande maigre

Avec seulement 2% de gras, la viande d’émeu est notamment riche en fer et en potassium. Diététiste de formation, la propriétaire du CEC s’assure que ses volatiles sont également élevés sans hormone de croissance.

Et ça goûte quoi ? Entre le bœuf effiloché et le canard séché peut-être. En fait, son goût est unique. Et comme « c’est une viande riche à travailler », Michel Clermont s’est donné comme défi d’utiliser le maximum de parties de l’émeu. Cela donne notamment des pâtés à la viande, de la pizza, un fin saucisson, des terrines goûteuses à l’orange et au poivre vert - à emporter en camping ! - ou encore une sauce à spaghetti étonnante et d’excellents fonds bruns ou blancs pour les sauces.

Si la pandémie a permis de créer de nouveaux produits comme des portions plus individuelles, le chef a bien l’intention de mousser   d’autres parties de l’émeu comme la croupe pour en faire un genre de smoked meat. On peut aussi se procurer des Wellington ou encore des bavettes marinées dans diverses sauces comme orange et gingembre, teriyaki ou chili sucré.

Si jamais vous y allez avant la mi-juin, le CEC sera ouvert du mercredi au dimanche, mais avec l’arrivée de l’été, ce sera sept jours sur sept de 9 h à 17 h 30. Des visites guidées des émeus peuvent également être proposées. À noter également qu’un comptoir, des différents produits offerts à la ferme, est également proposé à la boutique du Centre, avenue Royale à Québec.