En décembre dernier, restoenligne.com vous annonçait que Christian Lemelin venait d’être élu chef de l’année par La Société des chefs, cuisiniers et pâtissiers de la région de Québec. L’événement méritait qu’on en sache un peu plus sur ce chef de 37 ans, entré en cuisine à l’âge de 17 ans.
Être élu chef de l’année, raconte Christian Lemelin, ce n’est pas seulement pour la qualité de ma cuisine. C’est aussi pour l’ensemble de l’œuvre !?, dit en souriant le copropriétaire du Toast !, restaurant réputé du Vieux-Québec. Il est vrai qu’une telle récompense souligne également l’engagement du chef au sein de sa communauté. Christian Lemelin donne notamment des cours à l’École hôtelière de la Capitale, il s’est occupé activement de la Fondation Serge-Bruyère, qui encourage la relève en cuisine à Québec, et il se fait un point d’honneur à faire la promotion des produits du terroir.
Cette nomination,” je la considère comme une belle tape dans le dos, puisqu’il faut travailler tellement fort dans ce métier.” Il faut dire aussi qu’il est allé à la bonne école. Christian Lemelin a fait son apprentissage notamment chez Jean-Luc Boulay du St-Amour et au Laurie et Raphaël de Daniel Vézina. Se décrivant comme un hardworker, il transmet son amour du métier à une quarantaine d’employés.
De trois à deux restos
Au moment de sa nomination comme chef de l’année, Christian Lemelin et son complice Stéphane D’Anjou – l’autre copropriétaire - étaient responsables de trois restaurants dont Le pur sang au Lac Beauport, un resto-traiteur à 20 km au nord de Québec. L’aventure n’aura pas duré deux ans. ?On aura appris. Les gens préfèrent se déplacer à Québec lorsqu’ils veulent aller manger.? Concentrons-nous plutôt sur les deux réussites du chef québécois.
Rue St-Paul, le Simple Snack Sympathique, mieux connu sous l’appellation SSS, attire l’attention ne serait-ce que par les lèvres gourmandes peintes sur les murs ! Ouvert en 2009, particulièrement fréquenté le midi, mais ouvert aussi le soir, le bistro du SSS met l’accent sur les tartares et les côtes levées avec également des détours du côté des gnocchis maison, voire le Parmentier de confit de canard. Côté dessert, le fromage en pot surmonté d’un espuma caramel et d’un crumble demeure un incontournable dessert du SSS,
Le bonheur est dans l’assiette
Vous avez envie de finir la soirée chez le grand frère, le Toast ! ? C’est tout simple. Tourner le coin de St-Paul et à peine 150 m plus loin, sur la rue Sault-au-Matelot, une ambiance chaleureuse, décontractée vous y attend depuis 2003… mais surtout le foie gras est au rendez-vous !
Approvisionné par le Canard Goulu, ferme spécialisée dans l’élevage et le gavage du canard de Barbarie à St-Apollnaire, dans la région de Chaudière-Appalaches, au Toast !, on y apprête le foie gras de plusieurs façons, que ce soit notamment en émulsion, au torchon ou au torchon confit.
Depuis 2014, on y sert également un surprenant surf and turf, soit une pieuvre BBQ accompagnée d’un ris de veau saisi, avec un sauté de spatzel au poivron grillé, des chanterelles, du maïs, de la crème fraiche, du parmesan, de la sarriette, le tout nappé d’une sauce au poivre de Madagascar.
Le bœuf Angus et le bison sont aussi à l’honneur. Et depuis le début de l’année, un pavé de bar rayé et pétoncle saisi au beurre noisette se font complice de céleri-rave à la truffe, d’endive fumée et confite cuite sous vide, de lentilles et de choux de Bruxelles au vinaigre de Xérès. Évidemment, pour tous ces plats, le client a toujours la possibilité de faire ajouter une bonne tranche de foie gras au torchon. Quand on vous disait que le bonheur était dans l’assiette…
On le voit par les créations sur son menu et ses nouveautés, après 20 ans, Christian Lemelin n’a rien perdu de la passion de ses 17 ans. Au contraire, il a envie de la transmettre aux plus jeunes, même si le métier est difficile. ?Les jeunes qui suivent les cours de cuisine, qui sont là pour les bonnes raisons, je les veux ! ?