C’est ce qu’aimeraient offrir dans leur menu les chefs Normand Laprise, du restaurant Toqué, et Martin Picard, du restaurant Au pied de cochon. Cependant, les lois actuelles ne permettent pas de vendre le gibier sauvage acquis par l’entremise de la chasse. Un assouplissement de ces lois, dans le respect de la préservation des ressources, serait-il souhaitable?
Dans un article du Devoir, édition du 12 avril 2008, les deux chefs expriment leur désir de proposer une cuisine québécoise encore plus authentique et identitaire. Quoi de plus unique que des produits du terroir comme l’oie des neiges, le pigeon sauvage, le castor, la perdrix, l’ours? Bien sûr, ces gibiers ne seraient offerts aux clients qu’en saison. Ces facettes de l’alimentation québécoise traditionnelle, jusque là explorées par les chasseurs et leur entourage exclusivement, pourraient attirer dans les restaurants de nombreux curieux et aventuriers du goût. C’est aussi une partie de l’histoire du Québec, qui nous est moins familière aujourd’hui, avec laquelle il serait enrichissant de renouer.
Cependant, certains se questionnent sur la faisabilité d’une telle proposition. Une chasse lucrative avec de nouveaux quotas pourrait nuire aux cheptels d’animaux sauvages et les lois, tant fédérales que provinciales, sont catégoriques sur le sujet. Elles interdisent complètement la vente de gibier provenant de la chasse dans tout le pays. Pour ce qui est des oiseaux sauvages, leur préservation est assurée par le traité nord-américain sur les oiseaux migrateurs signé en 1916 par le Canada et les États-Unis. Les allégements législatifs à apporter demeurent donc à évaluer par les experts.