Bien des « experts » l’avait prédit, et ce, au tout début de la pandémie : des fermetures de restaurants ou des mises en vente, il y en aura des tonnes! Alors que les restrictions sanitaires sont abandonnées les unes après les autres en ce mois de mars, la prophétie de certain se matérialise maintenant et c’est intéressant de constater qu’il y a une relève dans le domaine.

En raison de problèmes financiers, de difficultés à embaucher du personnel ou un mélange des deux, bien des propriétaires ont décidé de vendre leur établissement. Dans certains cas, c’est aussi parce que l’heure de la retraite a sonné.

Ce qui a mis la table à plusieurs opportunités uniques pour des entrepreneurs prêts à s’investir dans une nouvelle expérience ou à faire profiter un associé de leur propre expérience en restauration.

Chez Ashton (Québec et Beauce)

C’est le cas des deux propriétaires de la cantine Ti-Oui, situé à Saint-Raymond, Émily Adam et Jean-Christophe Lirette, qui vient de mettre la main sur une grande institution québécoise : Chez Ashton. Le jeune couple a mis trois ans à négocier l’achat des 23 restaurants, un processus ralenti par la pandémie, avec le fondateur Ashton Leblond.

Pour les nouveaux propriétaires, le plan demeure simple : le siège social va demeurer à Québec, les fournisseurs seront toujours locaux et l’emphase sera mis sur la consolidation du groupe dans la région.

Mais à plus long terme, deux ou trois nouveaux restaurants par année pourraient être ouverts et une cure de rajeunissement aux salles à manger est sur la table.

Pizzeria Davis (Saguenay)

Au centre-ville d’Arvida, la Pizzeria Davis fait le bonheur de la population locale et des visiteurs depuis près de 25 ans. Ce restaurant est reconnu depuis ses touts débuts pour sa sauce Boubou, une recette secrète conservée dans un coffre-fort dans seuls les propriétaires ont accès.

Mais voilà qu’aujourd’hui, après une difficile période pandémique et le manque de main-d’œuvre, de nouveaux proprios arrivent en relève!

C’est le fils du fondateur de la Pizzeria, Jean-Daniel Harvey, et d’un employé de longue date, Nicolas Savard, qui viennent d’en faire l’acquisition. Ce dernier a débuté dans l’entreprise comme assistant gérant, est passé gérant par la suite et le voilà co-propriétaire aujourd’hui!

Jean-Daniel Harvey a tenu à préciser au Quotidien que « la recette et les ingrédients de notre pizza ne changeront jamais, même avec le changement de propriétaires. Il va peut-être y avoir des changements sur l’esthétique du restaurant, des ajouts au menu, mais les sortes de pizzas ne changeront jamais, et aucun ingrédient non plus ».

La Friterie (Sherbrooke)

Dans les Cantons-de-l’Est, un autre restaurant qui a pignon sur rue depuis des dizaines d’années, plus exactement à Deauville, a aussi connu une fin heureuse. Après une fermeture de plusieurs mois en plein cœur de la pandémie, voilà que de nouveaux propriétaires projettent une réouverture dans les prochaines semaines.

Pierre-Yves Roberge et François Raymond prévoient conserver la recette gagnante de ce restaurant, qui est bien situé à quelques pas d’un quartier résidentiel et d’une plage municipale. D’ailleurs, la livraison pourrait s’ajouter au service du restaurant pour la période estivale, histoire de profiter de l’achalandage des plaisanciers sur le lac avoisinant.

Roberge a déjà géré plusieurs restaurants, surtout à Magog, au cours des dernières années. Pour son ami et co-propriétaire Raymond, il s’agit d’une nouvelle aventure, ayant surtout de l’expérience dans le service à la clientèle. Cependant, la cuisine est une véritable passion pour lui.

Chez Morasse (Rouyn-Noranda)

Finalement, une autre véritable institution changera de main au cours des prochaines semaines, du moins nous l’espérons, parce qu’il est inconcevable que Chez Morasse ferme définitivement ses portes!

Après près de 50 ans en affaires, les propriétaires actuels souhaitent passer le flambeau. Actuellement, c’est le duo père-fille Morasse qui gère le restaurant, mais voilà que l’âge de la retraite arrive à grands pas pour le père, Christian, et que d’autres projets intéressent la fille, Florence.

Le restaurant demeure ouvert en attendant que de nouveaux propriétaires et investisseurs ne se manifestent et les projets n’arrêtent pas pour autant : des travailleurs du Bénin sont attendus d’ici quelques semaines et un projet de nouveau décor est dans les cartons.

D’ailleurs, Christian Morasse indique que l’avenir est prometteur pour le restaurant parce que les développements résidentiels vont bon train dans le quartier Vieux-Noranda.

À qui la chance?