Kamouraska. En algonquien, cela veut dire « là où il y a du jonc au bord de l’eau ». Et depuis dix ans, aux côtés de ce qu’on appelle communément le foin de mer, poussent aussi les tables de L’Amuse-Bouche.

 

La carte annonce des tapas. Ça pourrait surprendre au premier regard pour ce coin de pays. Ça l’est moins quand on apprend que l’un des propriétaires,  René Ferrero a du sang espagnol dans les veines et qu’il souhaitait faire découvrir ce type de cuisine méditerranéenne aux gens de la place. Autre surprise : au moins 90 % des plats au menu mettent à l’honneur des produits du terroir. « Ou en provenance d’artisans », précise Monique Vallerand, l’autre propriétaire. Là aussi, ça s’explique : celle-ci a déjà été présidente des tables de l’Est du Québec, un regroupement de restaurateurs, antérieur à celui qu’on connaît dans Charlevoix. Le souci de faire goûter et apprécier des saveurs produites depuis La Pocatière jusqu’en Gaspésie lui est resté.

Histoire d’amour

Tout a commencé alors que Monique et René étaient en couple. Ils avaient une auberge à Kamouraska où ils offraient à leurs hôtes divers produits du terroir. «Mais comment fait-on pour se procurer ceux-ci ? », demandaient invariablement les clients. C’est alors que l’idée d’ouvrir un magasin général – toujours là d’ailleurs – a germé. Puis l’auberge a fait place à L’Amuse-Bouche en 2005.

Mme Vallerand a déjà été aux fourneaux un certain temps. Mais c’est dorénavant le chef Michel Lajeunesse qui assure dans les cuisines.

Bien que le menu offre des tapas côtés jardin, mer et pré – les portions sont d’ailleurs légèrement plus abondantes qu’en Espagne (!) -, on y offre aussi quelques plats plus consistants.

Si le ceviche de pétoncles aux fraises du Québec est devenu un classique de cette table sur mer, on y trouve aussi du poulet de Cornouailles, de la guédille de homard, un burger de veau, du fish and chips sans en oublier un divin boudin.

Se ressourcer

Un passage à L’Amuse-Bouche a quelque chose de ressourçant. La vue vraiment imprenable sur le fleuve et sur la côte charlevoisienne est déjà une mise en bouche exceptionnelle. Mais quand, en dépit de l’activité fébrile qui règne dans le resto, le personnel réussit à vous faire croire que «la seule chose qui est sous pression ici, c’est la bière ! », le client n’a qu’à se détendre et à profiter de l’air salin. Ici, les plats ne sont pas congelés et réchauffés, il faut prendre le temps de les faire, donc on apprécie la vue et on relaxe.

Mais du côté des patrons, le ressourcement est-il encore possible après 10 ans ? Le feu sacré est-il toujours là ? Monique Vallerand assure que oui. L’Amuse-Bouche est ouvert 7 jours sur 7, de mai jusqu’à l’Action de Grâce; le reste de l’année permet de faire des recherches pour trouver de nouveaux produits. Et après dix ans, ce sont souvent les producteurs qui viennent vers les deux proprios et le chef. L’Association des Saveurs du Bas-St-Laurent fait d’ailleurs le lien entre restaurateurs et producteurs en informant ceux-ci des produits à découvrir.

Se redonner envie, prendre du temps. Si la recette vaut pour celle qui fait sentir le client comme autre chose qu’un simple numéro à servir, elle devrait aussi être bonne pour celui qui, justement, n’a qu’à se faire servir.

 

Pour informations :

L'Amuse-Bouche

6, rue Chassé, Kamouraska

Tél. : 418 492-1892

www.lamuse-bouche.ca