Est-ce que les restaurants ont une obligation par rapport à la réduction du gaspillage alimentaire? Probablement pas. Ou pas encore, du moins. Mais ce qui est certain, c’est qu’ils peuvent jouer un rôle déterminant et poser des actions, dès maintenant, qui peuvent faire changer les choses. Voici comment.

Les déchets alimentaires sont une richesse insoupçonnée pour la plupart des restaurateurs.

Certains ont heureusement investi juste assez de temps afin de trouver des trucs qui leur permettent de valoriser une grande variété d’aliments qui prendraient normalement le chemin de la poubelle (rarement le chemin du compostage, mais ça c’est une autre histoire).

D’autres ont aussi trouvé une façon technologique facile de vendre leurs restants et ainsi augmenter substantiellement leur revenu.

Revaloriser

Le dirigeant de Sodexo Canada, Aymeric Halbmeyer, a développé le programme « Cercle complet » en 2018. En plus de mettre de l’avant la revalorisation des aliments, le plan fait porter à réfléchir sur la provenance des aliments et la qualité de ceux-ci.

Le programme devait être implanté d’abord au Canada. Cependant, l’impact a été si grand ici qu’il a été copié à plus grande échelle, la compagnie faisant affaire dans 62 pays au total.

Aujourd’hui, Sodexo chiffre à 45 % son niveau de réduction. D’ici 2025, la compagnie espère arriver à 50 %.

Concrètement, le chef parvient à récupérer les pelures de betterave et d’en faire une pâte.

Pour d’autres ingrédients, il pourra les transformer en poudres, en marinades, en croustilles ou encore en vinaigres.

Il mise sur un approvisionnement local le plus possible et n’hésite pas à se procurer des fruits et légumes moches, ceux qui ne se vendent pas et qui sont prédestinés à la poubelle avant même d’être offerts aux consommateurs.

Croyez-vous qu’un programme de ce genre pourrait être mis en place dans n’importe quel type de restaurant, peu importe son chiffre d’affaires?

Application mobile

Mais en plus de travailler à la revalorisation des aliments, les restaurateurs peuvent maintenant s’inscrire à l’application « Sauvegarde ». Celle-ci est née à Montréal et se spécialise dans la lutte contre le gaspillage alimentaire.

Il s’agit finalement d’un marché en ligne qui place en relation les restaurateurs et les consommateurs. Ces derniers peuvent acheter les produits excédentaires des restaurants à prix réduits. Les commerçants peuvent donc réduire leurs pertes tout en accédant à de nouveaux clients, tandis que la planète profite d’une réduction du gaspillage alimentaire.

Le projet, qui en est à sa phase initiale, compte déjà comme client montréalais les Rôtisseries St-Hubert, Toujours Mikes, La Brume dans mes lunettes, Café DAX, Café Code Noir et Presse Café.

Soulignons que la Ville de Montréal souhaite atteindre une réduction du gaspillage de l’ordre de 50 % d’ici 2025. Ailleurs au Québec, des cibles du genre pourraient aussi devenir la norme.

Bien sûr, ces objectifs peuvent être atteints si tout le monde y met les efforts nécessaires en travaillant ensemble.