C’était inévitable et les rumeurs étaient de plus en plus persistantes parce que les cas positifs à la COVID montaient de façon exponentielle au Québec depuis le milieu du mois de décembre. La mauvaise nouvelle de la fermeture des salles à manger est arrivée à quelques heures seulement de l’une des plus importantes journées de l’année pour les restaurateurs. Cette fois, comment ont-ils réagi à cette annonce? Suivez-nous pour un tour d’horizon!
Le couperet est tombé le 30 décembre, en début de soirée. Le Premier ministre François Legault a ordonné une nouvelle fermeture des salles à manger, mesure effective moins de 24 heures plus tard, soit à 17 h le lendemain.
Pourtant, pas plus tard que la semaine précédente, le trio santé du gouvernement avait annoncé que le temps des fêtes allait se passer de façon pratiquement normale. Rassurés, les restaurateurs ont alors pris la décision de commander de la nourriture en prévoyant un 31 décembre achalandé. Mais voilà, une fois le frigo et le congélateur bien plein, ils doivent encaisser un autre coup dur.
D'importantes pertes financières sont à prévoir.
D’ailleurs, bien des organismes luttant contre le gaspillage alimentaire ont reçu des denrées de ces restaurants et ont été en mesure de cuisiner des repas et de les remettre aux plus démunis.
Dans le milieu de la restauration, le moral est au plus bas et les gestionnaires sont en colère. Ils se disent une fois de plus abandonnés par le gouvernement alors que plusieurs mesures sanitaires sont en place et que le passeport vaccinal est nécessaire pour prendre place. Selon Peter Sergakis, propriétaire de plusieurs établissements, les restaurants sont des places sécuritaires.
Fabio Monti, le propriétaire de l’Atelier et de l’Ophélia à Québec, dénonce cette fermeture alors que les restaurants commençaient à voir la lumière au bout du tunnel. Le fait d'attendre à la dernière minute pour l’annoncer le met hors de lui.
C’est également ce que pense Yannick Parent, propriétaire entre autres du Bello Ristorante et du Don Vegan à Québec, cette annonce à quelques heures d’avis seulement est très irrespectueuse.
Maintenant, les restaurateurs doivent à nouveau mettre l’accent sur la livraison et les commandes pour emporter. Ils n’ont pas le choix de revenir à cette méthode qui est devenue si populaire au mois de mars 2020.
Mais pour combien de temps? Les propriétaires des différents établissements rencontrés par nos collègues sont peu optimistes. Par exemple, Charles Picard-Duquette, propriétaire de la Buvette du Centro à Sherbrooke, rappelle que le premier couvre-feu annoncé en janvier 2021 ne devait durer que quelques semaines. Il avait finalement été prolongé jusqu’au mois de mai!
D’ici là, le gouvernement a promis une aide financière à tous les restaurateurs qui ont perdu des ventes importantes le soir du 31 décembre.
Il s’agit d’une contribution financière non remboursable pouvant atteindre un maximum de 10 000 $ et qui est disponible dans le programme AERAM. Ce montant devrait couvrir les coûts de l’achat des articles périssables qui n’ont pas été utilisés.
Les paris sont maintenant ouverts : combien de restaurants pourront survivre à cette nouvelle fermeture? Et pendant combien de temps verront-ils leur salle à manger fermée?
Sources : le Journal de Montréal, le Journal de Québec, la Tribune et le Devoir