La pénurie de main-d’œuvre fait parler d’elle depuis belle lurette, et même ici nous en avons parlé abondamment. Peut-être trop, même? Qu’à cela ne tienne, nous devons continuer d’en parler car l’enjeu est toujours aussi important pour nos restaurateurs. Explorons le phénomène en notant où il est possible pour les employeurs d’améliorer le sort de leurs employés et d’assurer leur présence et leur fidélité.

Pourboires

Un autre sujet qui a fait couler beaucoup d’encre au cours des dernières semaines, c’est la façon dont les pourboires sont distribués. Comme vous l’avez remarqué, il vous en coûte maintenant plus cher d’aller manger au restaurant. Par conséquent, peut-être sans trop vous en rendre compte, vous laissez également de plus généreux pourboires puisque vous les calculer à même la facture de votre repas.

Ainsi, et tant mieux pour l’équipe du service, le salaire des serveuses et serveurs a augmenté au même moment que le prix des aliments montait. Cependant, l’équipe dans les cuisines ne peut profiter de cette hausse du pourboire car, selon la loi, il ne peut y avoir de partage entre les deux équipes à la fin de la soirée. Il est toutefois possible que, entre employés, et sans droit de regard de leur employeur, ils décident de séparer les pourboires.

Imaginez, selon des chiffres de 2021 fournis par l’Association des restaurateurs du Québec au journal La Presse, un cuisinier s’en tirait en moyenne avec un salaire de 19 $ l’heure, alors que son collègue serveur empochait plutôt 35 $.

Justement, l’ARQ met maintenant de la pression sur le gouvernement pour que la loi soit modifiée et que, automatiquement, le partage devienne une norme. Dans la même veine, ils souhaitent une révision du calcul des crédits touchant les pourboires.

Jeunes employés

Puisque les restaurateurs doivent composer avec cet important défi de recrutement, il leur arrive souvent de devoir engager des employés de plus en plus jeunes et peut-être pas encoure tout à fait mûr pour un premier emploi. Cette catégorie d’employés devient cependant essentielle pour le maintien des activités du commerce et d’heures d’ouvertures « normales ».

Ces restaurateurs qui leur donnent leur première chance ont dû trouver des façons de les former plus simplement, leur niveau d’expérience étant très limité versus un adolescent un peu plus âgé. Ils organisent également les horaires de façon à ne pas trop les surcharger.

Mais surtout, ils souhaitent que les clients fassent preuve de patience et de civisme envers ces nouveaux employés. N’oubliez pas que ces jeunes veulent travailler et qu’il faut leur laisser la chance d’apprendre!

Motivation

En plus, ces jeunes, mais aussi les autres employés des restaurants, aiment bien sentir leurs patrons derrière eux. Ils peuvent ainsi se sentir davantage en confiance, offrir un meilleur service mais, surtout, rester fidèle plus longtemps à son employeur tout en évitant les retards répétitifs au début de leur journée de travail et les absences pour des raisons bizarres.

L’une des façons que des professionnels en ressources humaines a trouvées est la mise en place d’un programme de récompenses collectives. Effectivement, il s’agit de récompenses basées sur l’ensemble du travail d’une équipe et non pas seulement sur les performances individuelles d’un seul individu.

Parmi les critères évalués par le gestionnaire, nous pouvons retrouver la productivité, qui est mesurées par la vitesse du service, ainsi que la réalisation des tâches récurrentes comme le nettoyage, le réapprovisionnement et la préparation.

Chaque membre de l’équipe ayant obtenu la plus haute note recevait un cadeau personnalisé, comme du chocolat fin ou des bières spécialisées, mais jamais d’argent.

Après avoir mis en place ce système, les chercheurs ont noté une augmentation de l’engagement et des efforts fournis par les employés mais aussi une hausse de la satisfaction de la clientèle et, pas le fait même, d’une hausse des revenus.

En conclusion, nous avons énuméré ci-dessus quelques changements possibles et fort bien réalisables qui pourraient grandement aider dans les embauches et la rétention des employés dans le domaine de la restauration.

Maintenant, le gouvernement, la clientèle et les patrons doivent emboîter le pas si nous voulons, une fois pour toute, mettre le dossier de la pénurie de main-d’œuvre sur une tablette!