Dans cette nouvelle édition de Livraison rapide, nous regarderons ensemble le portrait des vins québécois que nous pouvons retrouver sur les cartes de nos restaurants. Également, nous évaluerons le côté positif de la réduction des portions – et des prix – que les restaurateurs ont commencé à appliquer.

D’abord, oui, les vins québécois ont gagné en présence dans les restaurants au cours des dernières années, avec de plus en plus d'établissements les proposant à leurs clients.

Cependant, cette présence reste relativement limitée par rapport à d'autres options sur la carte des vins. Selon le chroniqueur Ronald Georges, chaque bon restaurant québécois se doit désormais d'avoir des vins locaux sur sa carte pour représenter son terroir. Il y a deux décennies à peine, la situation était très différente, avec des restaurateurs peu familiers avec les vins locaux et des préjugés à surmonter.

Aujourd'hui, de nombreux viticulteurs québécois ont réussi à établir des liens avec les restaurateurs et les sommeliers, rendant la présence des vins locaux plus significative. Le Québec compte 158 domaines viticoles artisanaux produisant plus de trois millions de bouteilles par an, avec des perspectives de croissance prometteuses.

Cependant, les ventes de vins québécois ne représentent que 1 % du marché de la province, avec seulement 6 % de ces ventes réalisées dans la restauration en 2021. Les défis incluent une production limitée, la complexité de l'approvisionnement et la comparaison des prix avec les vins étrangers.

Malgré ces obstacles, les vins québécois gagnent en qualité et en acceptation, et de plus en plus de consommateurs les apprécient pour leurs caractéristiques uniques. L'industrie viticole québécoise, jeune et sans les contraintes traditionnelles des appellations, est en croissance, et l'avenir semble prometteur pour les vins québécois dans les restaurants.

Ensuite, face à la diminution de la clientèle et à la nécessité de maintenir la rentabilité, de nombreux restaurateurs réduisent la taille des portions et ajustent les prix sur leurs menus, suivant l'exemple du restaurateur Matthieu Bonneau, propriétaire du Coup monté, dans Lanaudière.

Cette tendance, baptisée « réduflation » par certains, permet aux restaurateurs d'évaluer plus précisément leurs coûts et d'offrir des prix plus raisonnables aux clients, qui sont de plus en plus sensibles à la qualité des repas et à leur santé. La réduction des portions vise à éviter des augmentations brutales des prix sur les menus et à maintenir l'impression que les clients en ont pour leur argent.

Cependant, certains estiment que cette démarche ne suffira pas à sauver l'industrie de la restauration, qui fait face à de nombreux défis, notamment des fermetures d'établissements renommés. L'Association restauration Québec (ARQ) souligne que la perception des clients est essentielle et que ces ajustements doivent s'accompagner d'une expérience culinaire satisfaisante. La gestion des prix et des coûts devrait être progressive pour éviter des hausses dramatiques et maintenir la rentabilité à long terme, selon les experts.

En fin de compte, les restaurateurs cherchent des moyens innovants de s'adapter à un marché changeant et à des attentes de la clientèle en constante évolution.