L’été 2022 qui tire à sa fin s’est déroulé entièrement sans mesure sanitaire ni même sans l’obligation de présenter un passeport vaccinal. Nous pouvons donc avancer que ce fût le premier été « normal » en trois ans. Et les restaurateurs ont ressenti positivement cet effet que nous pourrions appeler postpandémique… tout en faisant face à d’autres défis comme la pénurie de main-d’œuvre et l’augmentation des coûts. Avec tous ces ingrédients, comment nos restaurants s’en sortent-ils à l’heure actuelle?

D’abord, il faut savoir que les clients ont repris d’assaut les restaurants au cours du dernier été. Par exemple, les résultats d’un sondage mené par le collectif La Table ronde suggèrent que les grandes tables gastronomiques du Québec ont accueilli 22 % plus de clients par rapport à 2019, soit avant la pandémie.

Cette forte augmentation pourrait suggérer un avenir prometteur mais quelques nuages noirs planent au-dessus de la tête des gestionnaires en restauration.

Premièrement, malgré cette hausse marquée de l’achalandage, il faut noter une diminution de 18 % de la fréquentation des établissements situés au centre-ville de Montréal, le poumon économique du Québec.

Deuxièmement, il est impossible de passer sous silence la pénurie de main-d’œuvre. Toujours selon La Table ronde, la masse salariale des restaurants a augmenté de 26 % au cours des derniers mois. Les employés qualifiés se font rare, les meilleurs ayant choisi de réorienter leur carrière alors que la pandémie frappait de plein fouet la province.

Selon Restaurants Canada, au Québec, il y a plus de 38 000 postes vacants dans le secteur de la restauration.

Finalement, un immense bouquet de facteurs peut expliquer l’augmentation des coûts des aliments : inflation, taux d’intérêt, pandémie, guerre en Ukraine, etc. Peu importe la raison choisie, les restaurants ont vu leurs frais faire un bon de plus de 20 %. La marge bénéficiaire fond à vue d’œil.

Bien que l’augmentation de l’affluence fasse un bien immense à nos restaurateurs, d’autres défis d’envergure viennent leur imposer une pression supplémentaire.

Restaurants Canada avance d’ailleurs qu’il y a eu deux fois plus de fermeture que d’ouverture au cours de la dernière année au pays.

Est-ce que les consommateurs pourront maintenir la cadence et poursuivre leur visite au restaurant? Bien sûr, ceci ferait en sorte de renflouer les coffres de nos commerces.

D’un autre côté, n’oublions pas que les consommateurs subissent eux aussi les conséquences de l’augmentation des prix et des taux d’intérêt.