Depuis la réouverture des salles à manger des restaurants, où la capacité d’accueil demeure à 50 %, le bonheur se lit sur les visages masqués des clients. Du côté des propriétaires et gestionnaires d’établissements, ce sont plutôt des visages remplis d’incertitudes et de craintes que l’on reconnaît.

La relance du secteur de la restauration, grâce à la réouverture des salles à manger le 31 janvier dernier, se déroule relativement bien dans les circonstances. Les habitués sont de retour et n’hésitent pas à montrer leur passeport vaccinal, porter le couvre-visage et respecter les autres mesures sanitaires appropriées. Certains se sentent même en sécurité grâce à ces mesures.

La manifestation à Québec

Cependant, certains restaurateurs de la ville de Québec n’ont pas joué de chance. En même temps que cette réouverture, prévue dans la même semaine que le début du Carnaval, cet événement où les touristes abondent en ville, un convoi de manifestants s’organisait pour le weekend.

Ce dernier événement, relié de près ou de loin à la grande manifestation qui s’est déroulée à Ottawa la semaine précédente, a modifié les plans de certains touristes venant de l’extérieur. Ceux-ci, habituellement, séjournent plus longtemps en ville et dépensent plus dans les hôtels et les restaurants de la capitale. Cette fois, ils ont annulé leur visite, laissant les restaurateurs les mains vides.

Heureusement, tous les espoirs sont permis pour la fin de semaine prochaine. Ce sera un autre weekend de Carnaval en plus du Super Bowl dimanche soir et de la Saint-Valentin lundi.

Méfiance

Comme on peut le voir, l’industrie est encore fragile et les restaurateurs sentent toujours cette épée de Damoclès au-dessus de leur tête.

La plupart redoute de devoir fermer leurs portes une nouvelle fois au cours des prochains mois, le virus et ses variants n’ayant probablement pas encore dit leur dernier mot.

La méfiance se lit sur toutes les lèvres face aux futures décisions du gouvernement et de la santé publique.

Face à autant d’incertitudes et de craintes, la passion se perd peu à peu et la fatigue augmente. Le fait de joueur au yo-yo est difficile pour les employeurs, les employés, les fournisseurs et le compte en banque des propriétaires!

Vivre avec le virus

Certains pays d’Europe et maintenant quelques provinces canadiennes ont aboli la très grande majorité des mesures sanitaires. Nous entendons de plus en plus souvent parler de « vivre avec le virus ». Il s’agit probablement de l’expression la plus chère aux yeux des restaurateurs.

Si elle est appliquée au Québec dans les prochains mois, cela voudrait dire qu’une autre fermeture serait exclue. Ou du moins, tout en exigeant le passeport vaccinal à l’entrée de la salle à manger, la capacité pourrait être augmentée à 100 %.

Est-ce que nous pourrons nous le permettre bientôt en reconnaissant que la capacité hospitalière demeure extrêmement fragile?