Une nouvelle réalité frappe les cafés et les petits restaurants depuis le début de la pandémie. Non, nous ne parlons pas de la fermeture de leur salle à manger ou l’organisation de leur service de livraison ni de l’application du passeport vaccinal qui leur incombe. Ils notent plutôt une augmentation du nombre de clients qui envahissent ces établissements pendant la journée au complet tout en consommant au minimum, pour faire l’école à distance ou du télétravail.
Ainsi, il peut parfois s’agir d’étudiants venus suivre leurs cours ou préparer leurs devoirs, individuellement ou en groupe, parce que les salles de cours sont fermées en raison d’éclosions possibles au cegep ou à l’université.
À d’autres moments, il s’agit d’employés qui ne peuvent se rendre au bureau et qui ne sont pas assez bien installés à la maison. Le télétravail se fait donc à partir du café!
Les propriétaires de ces établissements n’apprécient guerre cette nouvelle réalité qui découle de la pandémie. En plus d’offrir un menu qui répondra aux besoins de la clientèle, ceux-ci mettent beaucoup de temps et d’énergie à créer une « ambiance » plaisante où les clients peuvent discuter entre eux et faire connaissance.
Mais avec le phénomène actuel, tout le monde étant connecté à son ordinateur et avec les écouteurs bien soudés sur les oreilles, l’atmosphère est inexistante. Parfois, certains d’entre eux vont même jusqu’à demander que la luminosité soit augmentée ou que le volume des haut-parleurs soient baissés.
En plus d’avoir eu à gérer la fermeture de la salle à manger et donc d’une baisse des revenus, les propriétaires doivent donc composer avec des travailleurs ou des étudiants qui prennent de la place mais qui ne consomment pas ou peu. Puis, avec la réouverture de la salle à manger et une certaine reprise plus normale des activités, les clients doivent attendre à la porte qu’une place se libère pour aller consommer. Vraiment consommer, dans ce cas-ci.
Les dirigeants n’ont pas eu le choix. Ils ont appliqué des solutions, parfois drastiques : coupure d’internet et fermeture de la salle à manger. En soirée, le wi-fi est désactivé dans le café et il est interdit d’utiliser un ordinateur à la table. Pour d’autres, il n’y a que les commandes pour emporter.
Et ça fonctionne! Les derniers mois ont été des plus profitables pour certains établissements. Même que les factures d’électricité ont baissé de moitié car il n’y a plus de clients pour recharger leurs appareils électroniques pendant la journée.
Chez les étudiants, les plaintes des propriétaires n’ont pas passé. Après un article paru dans le quotidien Le Soleil, les étudiants de l’Université Laval, en général, ont réagi en parlant de boycott. D’autres ont fait preuve de jugement et ont suggéré à leurs collègues de continuer à encourager les cafés de quartier et de prendre conscience que certains sont des bistros où l’ambiance ne se prête pas du tout à l’étude.
Et vous, avez-vous des suggestions pour ces propriétaires ou encore les étudiants et les travailleurs?