La pénurie de main-d’œuvre ne semble pas prête de s’estomper. Depuis de nombreuses années, le manque d’employés dans les restaurants est frappant. Le tout a été accentué au cours de la dernière année en raison de la pandémie de la COVID-19. Aujourd’hui, alors qu’un passeport vaccinal est sur le point d’être exigé à chaque sortie au restaurant, les besoins en main-d’œuvre sont encore trop peu souvent comblés. Quelles sont les solutions?

La compétition entre établissements d’une même ville, ou d’une même rue dans certains cas, est de plus en plus virulente.

Certains restaurateurs ont décidé d’augmenter les salaires des employés afin de combler les postes en cuisine et au service, que ce soit les maîtres d’hôtel, les serveuses ou même le personnel affecté à la livraison. Bien sûr, cette augmentation des salaires se fait au détriment de la clientèle, qui a vu la facture grimper conséquemment.

Uber aussi

Cette pénurie se fait même sentir chez Uber, qui a annoncé dernièrement manquer de chauffeurs un peu partout au Québec pour assurer les livraisons des restaurants membres. Affichant une baisse de près de 80 % de ses activités en mars 2020, soit au début de la pandémie, les affiliés d’Uber au Québec ont retrouvé un roulement normal depuis.

Cependant, cette pénurie de chauffeurs québécois vient avec son lot d’avantages pour ceux tenter de se porter volontaire. En effet, en raison d’une augmentation des livraisons, le taux horaire pour un chauffeur peut maintenant s’élever à 28 $. C’est environ 10 $ de plus que ce qui avait été dévoilé en 2019.

Ce taux horaire est cependant bien dépendant de l’offre et de la demande. Impossible de savoir pour combien de temps encore les chauffeurs pourront s’en tirer avec ce montant. Voilà pourquoi Uber tente par tous les moyens d’en attirer de nouveaux et offre même un boni d’environ 1000 $ à l’inscription, selon certaines conditions.

L’entreprise qui a lancé ses activités en Californie et qui est maintenant présente dans neuf provinces au Canada, travaille même sur un plan d’avantages sociaux bien à elle, un mode hybride entre employé et travailleur autonome.

Recrutement outre-mer

D’autres propriétaires de restaurants ont décidé de tester le marché international pour recruter leurs employés.

C’est le cas au Saguenay-Lac-St-Jean où plusieurs personnes ont immigré dans cette région uniquement pour le travail. Deux d’entre eux sont maintenant à l’emploi du restaurant Témaki, neuf viendront s’ajouter au personnel du Café Summum et une douzaine sont présentement à l’emploi aux Jardins d’Alex et Jennie.

La main-d’œuvre locale devient insuffisante pour combler tous les postes disponibles et permettre aux entreprises de fonctionner.

Maintenant, certaines agences de recrutement se spécialisent dans la recherche d’employés spécifiquement pour les restaurants. Il semble que depuis le déconfinement, les demandes en ce sens ont explosé.

L’aide d’urgence coupable?

Les gouvernements pourraient-ils être les responsables de cette crise de la main-d’œuvre? Plusieurs associations patronales croient que oui alors que la Prestation canadienne de la relance économique (PCRE) aide toujours jusqu’à maintenant près de 100 000 Québécois.

Pendant ce temps, environ 150 000 postes sont vacants et à combler. Mais bien des offres d’emploi ne reçoivent aucune candidature!

Selon bien des experts sondés, les gens qui reçoivent présentement la PCRE ont plus d’avantages à rester à la maison que de retourner sur le marché du travail. Un non-sens, selon eux.

D’autres mentionnent cependant que les gens recevant cette aide gouvernementale ne sont pas qualifiés pour les postes disponibles en restauration.

Alors, où est le problème? Quel sera la solution parfaite?