Nous étions trois couples d’amis à nous retrouver un vendredi soir du mois de mai, en pleine canicule, au restaurant L’Empreinte, situé au Centre-Ville de Sherbrooke sur la rue King Ouest. Ayant dû annuler deux fois notre visite durant les derniers mois en raison de la COVID, nous étions impatients de découvrir ce petit restaurant au menu inspiré du marché, évoluant selon les saisons et se targuant de mettre en valeur des produits frais locaux.
À notre arrivée, nous avons cordialement été salués par l’ensemble de l’équipe, au travail dans une cuisine à aire ouverte, qui nous a indiqué notre table. L’odeur de fumée de bois nous a agréablement surpris, procurant une atmosphère chaleureuse, accentuée par les boiseries tout autour et la grande cave à vin devant nous.
Nous avons rapidement commandé de délicieuses bières de microbrasserie provenant de Cookshire-Eaton et de Coaticook, des Bloody Cesar et une Amaretto Sour, appréciés de tous. Le Moitomato a cependant laissé un goût de déception pour un convive, sans avoir su créer d’étincelles. Ces apéritifs ont été suivis d’une bouteille de vin mousseux, ouverte par une de nos camarades avec un couteau, avec l’aide et les enseignements du serveur et sous nos yeux admiratifs.
Notre hôte nous a fourni les explications d’usage sur le menu unique. Celui-ci se décline en sept services, chacun pouvant s’accorder à un vin, offert en quantité de trois onces ou d’une once et demie. Nous avons choisi cette dernière option.
Le premier service, la joue de morue à la sauce misonaise présentée sous la forme d’une sphère, était exquise, bien que la texture soit plutôt caoutchouteuse. Accompagnée de courge et de fleurs comestibles, elle était mariée à L’instant rare Domaine de Luc Viognier – Famille Fabre, un vin blanc dégageant des arômes de chèvrefeuille et de menthe poivrée, dont le goût évoque la pêche et l’abricot.
Également délicieux, le second service composé d’un œuf coulant accompagné de sauce hollandaise, de radis et de petites chips croustillantes en forme de feuille était accordé à un autre vin blanc. Il a été suivi de près par une succulente baguette de pain provenant de la boulangerie Les Bâtards, située sur la rue Alexandre et dont l’ouverture avait lieu le matin même.
La bisque de crabe servie sur du caviar et le foie gras surmonté de quinoa composaient le troisième et le quatrième service, respectivement. N’étant pas friands de foie gras, nous nous sommes plutôt rabattus sur les accompagnements. De même, le cinquième service était constitué de langue de veau dont le goût nous a carrément déplu. Toutefois, une gelée de camerise, excellente, le complétait parfaitement.
Tout au long des services, les vins se succédaient, à chaque fois présentés par notre hôte. Les vins blancs ont été suivis d’un vin orange tout simplement divin! Les derniers plats ont été jumelés à des vins rouges.
Le service nous a semblé au départ à l’image de ce joli restaurant : amical, chaleureux et un peu extravagant. Cependant, au fil de la soirée, il nous est apparu un peu trop familier et accaparant, à tel point que nous nous sommes questionnés sur l’état de sobriété des employés.
À chaque présentation des plats, l’hôte ne manquait pas l’occasion de détailler la composition de notre assiette et de mentionner la provenance des ingrédients. À chaque fois, c’était une enfilade de noms de producteurs québécois, provenant aussi bien de la Gaspésie qu’un peu partout dans les Cantons-de-l’Est. La fierté de faire affaire avec des producteurs locaux était évidente. Cependant, pour notre groupe, la différence dans l’assiette ne se remarquait pas suffisamment pour en faire « tout un plat ».
La maquereuse assurait le dernier service de la soirée, en excluant le dessert. La pièce de viande était cuite à point, excellente au goût et accompagnée à merveille par de la sauce et du fromage Louis d’or.
Finalement, le dessert combinait un gâteau au gingembre avec une bette noire et des chocolats. Ce plat achevait admirablement bien cette succession de mets raffinés.
Pour conclure, nous sommes heureux d’avoir enfin pu découvrir ce charmant petit restaurant sept services du Centre-ville de Sherbrooke. Les portions étaient adéquates, la présentation des plats soignée, les vins bien accordés et le délai entre les services approprié. Les plats servis présentaient des goûts différents de ce que nous rencontrons habituellement et étaient en général très bons, mais sans l’effet wow auquel nous nous serions attendus, considérant le prix payé. Pour ceux qui seraient tentés de l’expérimenter, ou si l’aspect « local » est important pour vous, nous vous recommandons une visite à l’Empreinte. Vous y découvrirez un restaurant qui sort de l’ordinaire!
Note : 7/10
Ce qui nous a le plus marqué lors de notre visite : le raffinement des mets
Est-ce que nous recommandons ce restaurant : Oui, si vous souhaitez vivre une expérience « locale »
À quel moment de la journée est-ce que nous avons fait notre visite : Souper
Les plus :
- L’odeur de feu de bois
- Localisation
- Rapidité du service
- Possibilité d’accords mets/vins
Les moins :
- Prix
- Service trop familier