Le marché de la restauration dans la région sherbrookoise est plutôt volatil. Il n’est pas si habituel de trouver des établissements en service depuis 10, 20 ans ou encore plus. Mais il y a une petite maisonnée bleue au coin des rues King Ouest et de Vimy qui tient bon. Le P’Tit Sabot à ouvert ses portes en 1970 et offre toujours d’excellents repas.
Maintenant la propriété de Anne-Marie Eloy depuis 22 ans, ce restaurant est reconnu pour sa viande sauvage, tel que le bison et le cerf. Mais attention, comme vous le verrez, ce n’est pas que du gibier ici. Lorsqu’elle est devenue la propriétaire de l’établissement, Mme Eloy a d’abord adapté son menu aux goûts des Québécois.
À cette époque, la cuisine française présentait certaines particularités qui auraient déplu aux visiteurs. Comme les fromages, les abats ou encore des saucisses d’intestin typiquement françaises! Mais comme nous voyageons enfin de plus en plus, notre goût s’est développé.
C’est ainsi que la clientèle, qui était surtout des gens d’affaires au départ, s’est diversifiée. Plus de jeunes, ou encore des gens prêts à goûter la différence, prennent place dans la maison centenaire pour déguster l’une des spécialités.
Parlons justement de ce que le P’Tit Sabot offre au menu. Il y a d’abord la carte des vins et celle des bières. Sur cette dernière, il y a des bières importées et celles des microbrasseries québécoises. Mais puisque les Français sont plus reconnus pour leur vin, il n’y a aucune bière de l’Hexagone sur cette carte! Quelques unes proviennent de la Belgique.
Pour les entrées, il y avait une nouveauté lors de notre visite. La mousse au canard accompagnait en effet la terrine de gibier, le fondant de chèvre sur verdure et la soupe de poisson Marseille. Nous y avons bien sûr goûté, avec le pain baguette et un confit d’oignons. Un feuilleté d’escargots au fromage bleu est aussi à essayer.
Il y a six plats dans la table d’hôte et autant à la carte. Les plus populaires sont le gigotin d’agneau à la fleur d’ail et le rôti de bison à l’échalote grise et au porto. Il y aussi le pavé de saumon en croûte d’épices, un croustillant de colin et du poulet de grain.
Nous avons arrêté notre choix sur deux assiettes de la table d’hôte. Le suprême de pintade est servi avec une sauce aux champignons sauvage. La cuisson est juteuse et la viande est littéralement fondante sous la dent. La sauce est onctueuse et n’a rien à envier aux autres sauces françaises alors que les morceaux de champignons sont très goûteux.
De l’autre côté, la cuisson du lapin est tout à fait réussie et la sauce à la moutarde à l’ancienne lui va très bien. Ces deux assiettes sont servies avec des légumes à la vapeur, soit des fèves vertes, des carottes et des zucchinis en juliennes. Il y a aussi les petites patates, rondes et rôties, qui complètent le tout.
Puis, le moment tant attendu, le moment du dessert. Les habitués du P’Tit Sabot peuvent le confirmer, la crème brûlée est l’une des meilleures de la région. Certains sont même convaincus que c’est la meilleure, point.
Depuis toutes ces années devant ses fourneaux, Mme Eloy sait donc à qui elle a affaire. Mais aussi, bien sûr, ce qu’elle doit faire pour que les clients reviennent. Elle s’est adaptée dès le premier jour et continue de le faire pour s’assurer la fidélité de sa très chère clientèle.