Depuis le mois de mars, plusieurs histoires d’inspections ont été dénoncées par les restaurateurs. Au moment même où ceux-ci doivent composer avec de nouvelles règles plus strictes quant à l’hygiène et les fermetures de leur salle à manger, voilà que des inspecteurs scrupuleux ne se gênent pas pour leur imposer des amendes! Pendant ce temps, l’Association des restaurateurs du Québec croit qu’un assouplissement doit leur être accordé.
L’ARQ pousse même son idée plus loin : le gouvernement devrait accorder une absolution inconditionnelle aux entrepreneurs en cette période de pandémie. Les 247 amendes données par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec depuis le mois de mars font mal aux entrepreneurs, qui doivent jongler avec des liquidités moindres mais des frais fixes toujours aussi importants.
Ces chiffres ne tiennent pas compte des autres branches gouvernementales autorisées à inspecter et mettre à l’amende.
En plus, certains exemples d’inspections ont rendu les restaurateurs mécontents.
C’est le cas d’une visite faite par une inspectrice de la Ville de Montréal au restaurant Park pendant un total de cinq heures. Posant des questions aux employés à tous les dix minutes, l’inspectrice semblait chercher un problème, selon le chef Antonio Park. Le tout au détriment des clients qui ont attendu plus longtemps leur commande en raison de la présence de l’inspectrice.
Finalement, aucune infraction n’a été notée suite à cette visite.
D’ailleurs, les inspecteurs de l’Office québécois de la langue française (OQLF) sont occupés par les temps qui courent. Encore de l’acharnement, diront certains. Et en pleine pandémie, ajouteront les autres.
La tension a rapidement monté entre un inspecteur de l’OQLF et le propriétaire d’un restaurant montréalais le mois passé, ce dernier trouvant fort inopportun cette visite en raison du contexte actuel et du dossier déjà étoffé entre son commerce et l’Office.
Un regroupement de propriétaires indépendants de Montréal a d’ailleurs mis en ligne une pétition demandant l’abolition pure et simple de l’OQLF. Ces entrepreneurs croient que tous devraient se concentrer sur le renforcement des capacités dans les hôpitaux au lieu de dénoncer et décourager les propriétaires d’entreprise.
En septembre, le gouvernement du Québec avait cependant annoncé un ajout de 5 millions dans les coffres de l’Office afin de s’assurer de la conformité des commerces à la Charte de la langue française.
Les restaurateurs sont pour la plupart d’accord avec l’application de la Loi 101 et du fait français au Québec ainsi que de l’importance de garder une cuisine propre et selon les normes de MAPAQ.
Mais nul besoin de se faire mettre à l’amende par les temps qui courent.