Plusieurs spécialistes s’entendent pour dire que les gouvernements ont le devoir d’aider les entreprises et plus particulièrement les restaurateurs. Ces mêmes spécialistes y vont même de quelques suggestions de mesures qui pourraient permettre aux restaurants de rouvrir leurs portes plus facilement lorsque toute cette histoire de confinement sera terminée.
Selon le plus récent sondage de Restaurants Canada, 75 % des entreprises alimentaires sont très ou extrêmement préoccupés par leur niveau d’endettement actuel et un restaurant indépendant sur deux ne croit pas pouvoir survivre. Le même sondage révèle également que certaines chaînes pourraient devoir fermer au moins un de leurs établissements.
C’est pourquoi la plupart des intervenants croient nécessaire et urgent que des mesures à long terme soient mises en place. Les entreprises continueront à avoir besoin de soutien durant la période de reprise des dépenses des consommateurs après la crise de la COVID-19.
Au cours des dernières semaines, le gouvernement fédéral a annoncé une subvention salariale et un prêt sans intérêt de 40 000$ disponible pour les entreprises.
Et il y a quelques jours à peine, le gouvernement de Justin Trudeau, en partenariat avec ses homologues provinciaux, a aussi frappé fort en mettant sur pied l’Aide d’urgence du Canada pour le loyer commercial aux petites entreprises.
Par cette plus récente annonce, le loyer des petites entreprises est réduit de 75 % puisque le gouvernement accordera des prêts-subventions aux propriétaires d’immeubles commerciaux qui couvriront 50 % des loyers d’avril, mai et juin. La petite entreprise devra payer 25 % du prix du loyer et le propriétaire devra finalement assumer la balance.
Est-ce suffisant pour permettre aux restaurateurs, entre autres entreprises affectées, de réduire les impacts au minimum et prévoir une grande et normale réouverture, prochainement?
En ce qui concerne Daniel Dufort, directeur principal aux relations externes, communications et développement à l’institut économique de Montréal, selon une lettre ouverte envoyée à La Presse, les gouvernements doivent s’assurer que les entreprises conservent les liquidités dont ils disposent actuellement afin d’être prêt lorsque les activités normales reprendront.
C’est ainsi qu’il ajoute qu’une exemption de la taxe foncière pourrait être l’une des premières actions que les gouvernements pourraient prendre. Un congé de taxes sur les biens et services (TPS et TVQ) encouragerait d’ailleurs les consommateurs à dépenser plus et à créer une demande.
Comme autre mesure possible, il souligne que certains restaurateurs ont un actif important : leur cave à vin! Il suggère la levée des restrictions empêchant les restaurateurs de vendre du vin directement au consommateur pour une période temporaire.
Actuellement, il est cependant impossible de se procurer une bonne bouteille de vin du restaurant sans commander un repas en même temps. Aussi, le prix de vente doit être le même que celui affiché au menu de la salle à manger. Pour les restaurants qui ont fermé leur cuisine, c’est donc impossible pour le moment de penser à cette alternative pour engranger des revenus.
Lors d’une crise de la sorte, nous l’avons déjà mentionné, certains s’adaptent plus facilement que d’autres. Cependant, les petites entreprises sont cruciales pour les familles, les communautés et l’économie d’un pays entier. Elles doivent donc recevoir sa part des mesures d’aide consenties par les gouvernements.