La récolte française de vin en 2005, plus abondante que la moyenne, est d'excellente qualité, mais la baisse de la consommation en France, la diminution des exportations et le gonflement des stocks continuent de peser sur les cours.
En 2005, la récolte atteindra environ 53,5 millions d'hectolitres, soit 9,1% de moins que celle de 2004, a annoncé Philippe de Guénin, le directeur général de l'Office national interprofessionnel des vins (Onivins), hier, lors d'une conférence de presse.
"C'est une bonne année, un peu supérieure à la moyenne des récoltes des dernières années, avec des vins de qualité meilleurs qu'en 2004", a estimé le directeur de l'Onivins.
Selon un autre responsable de la filière, Denis Verdier, président de la Confédération des coopératives viticoles de France (CCVF), "la qualité est même exceptionnelle grâce au beau temps des mois d'août et de septembre".
La récolte 2005 devrait se répartir en 23,8 M hl de vins d'appellation (-7,7%), 20,2 M hl de vins de pays et autres vins (-12,2%) et 9,5 M hl pour les vins aptes à l'élaboration du cognac ou de l'armagnac (-5,7%).
Baisse de la consommation
Malgré cette baisse de la récolte, et parce que la consommation de vin en France continue de diminuer tout comme les exportations (-6,1% à 2,1 milliards d'euros pour les 8 premiers mois de 2005 par rapport à la période correspondante de 2004), le niveau des stocks au début de la campagne 2005-2006 (40 millions d'hectolitres) est supérieur de près de 25% à ceux du début de la campagne 2004-2005.
Aussi pour la première fois dans l'histoire de la viticulture française, le conseil d'administration de l'Onivins a décidé une "mise en réserve" d'une partie des vins de pays.
"C'est une très bonne chose qu'il y ait une rétention de produit en début de campagne", affirme à l'AFP rené Moreno, président de l'Association interprofessionnelle des vins de table et de pays (Anivit).
Mais cette mesure sera insuffisante. Pour que les vins français reconquièrent des parts de marché, en particulier dans les pays anglo-saxons, le président de l'Anivit plaide pour la création de "Vins de pays des vignobles de France" basés sur les cépages de différentes régions.