Sans le savoir, vous avez possiblement fréquenté un restaurant thématique, que ce soit un tiki bar, un Hard Rock Cafe ou un restaurant d’inspiration historique. Lors de notre dernier article, nous avons constaté qu’il existe des restaurants adoptant un concept thématique jusqu’au bout, notamment à Montréal, à Québec et à Chambly. Pour la plupart des propriétaires interviewés, il s’agissait de la mise en œuvre de leur passion pour l’histoire ou le jeu de rôles. Cependant, ont-ils fait face aux difficultés financières ? Quels ajustements ont-ils effectués afin de rester sur le marché ? C’est ce que nous allons découvrir dans cet article.

 

La Chope Gobeline

Pour la copropriétaire Anne-Marie Bédard, les embûches qu’a connues son restaurant semblent ne pas l’affecter : « J’imagine que, comme n’importe quel restaurant, c’est toujours difficile d’obtenir du financement pour partir une petite entreprise. On s’en est bien sortis. » De plus, ces difficultés n’ont pas empêché Mme Bédard et son conjoint de rester fidèles à l’objectif fixé depuis leur ouverture, c’est-à-dire offrir une ambiance à la fois familiale et conviviale. À titre d’exemple, après une soirée thématique consacrée aux vikings et une soirée thématique dédiée aux pirates, leur établissement a récemment organisé une soirée ayant pour thème le cosplay, c’est-à-dire l’acte de se costumer en personnage tiré d’un manga, d’une bande dessinée, d’un jeu vidéo ou d’un film.

 

L’Auberge du Dragon Rouge et Le Cabaret du Roy

Avant l’ouverture de l’Auberge, Martin Gauthier, propriétaire, raconte que son restaurant a été cambriolé trois fois avant son ouverture. En effet, durant les travaux, les voleurs se sont enfuis avec les matériaux. Son assureur a refusé de payer, croyant que le restaurant finirait par déclarer faillite. Heureusement, l’Auberge se porte bien, considérant la création du Cabaret du Roy en 2001. Ce dernier a cependant dû ajuster son orientation il y a trois ans, en adoptant la thématique des pirates.

 

« Ça se passe toujours en Nouvelle-France, assure M. Gauthier, mais on s’est comme spécialisés dans un angle de cette Nouvelle-France. Il y a eu pas mal de piraterie dans le fleuve Saint-Laurent et on trouve ça intéressant parce qu’entre autres, c’est un fait assez méconnu, une partie historique du Québec qui n’est pas très documentée […]. »

 

Fait plutôt inusité pour un restaurant thématique, les recettes de l’Auberge et du Cabaret sont adaptées pour ceux souffrant d’une intolérance au gluten. Pour M. Gauthier, la raison est simple : « J’ai été personnellement diagnostiqué de la maladie cœliaque il y a quatre ans. À partir de ce moment-là, j’ai pesé fort en cuisine pour qu’on évite d’avoir du gluten dans nos recettes. »

 

Le Fourquet Fourchette

L’offre de menus a également fait partie des adaptions subies par le Fourquet Fourchette. En effet, selon son propriétaire, Richard Rassi, le restaurant a fait une plus grande place aux produits régionaux. Parmi les plats proposés au menu, nous retrouvons une soupe à l’oignon gratinée au Cru du Clocher, un fromage à pâte ferme venant de l’Abitibi-Témiscamingue, et aromatisée à la Blanche de Chambly, une bière de brasserie québécoise Unibroue.

 

En plus d’avoir changé son mobilier, l’établissement a effectué quelques modifications « avec l’habillement du personnel qui, à l’origine, était très astreignant pour le personnel d’être habillé selon la thématique originale de la Nouvelle-France, explique M. Rassi. Aujourd’hui, on a un choix d’habillage plus léger, plus [confortable]. » Sans entrer dans les détails, M. Rassi reconnaît avoir connu quelques embûches, comme n’importe quel restaurant.

 

Comme nous avons pu le remarquer, la plupart des propriétaires interviewés n’attribuaient pas leurs difficultés à la spécialisation de leur restaurant. Au contraire, ils étaient préparés à vivre des obstacles de la même manière que ferait un entrepreneur au cours des premières années de son projet. Après avoir apporté quelques modifications, est-ce que d’autres aspects méritent d’être améliorés ? Quelles leçons un futur restaurateur pourrait en tirer ? Ne manquez pas notre dernier article de la série, qui abordera ces questions.