Pour paraphraser le poète français Paul Éluard qui disait « comme une huître qui a trouvé une perle », Montréal aurait-elle trouvé son « havre de choix » en abritant l’un de ses premiers bars à huîtres ambulants avec Choice Harbour ? En tout cas, elle a sûrement trouvé les plus jeunes propriétaires en ville de ce nouveau type de commerce.

Marley Snatowsky et Max Ruiz-Laing ont 24 ans. Ils ont un troisième associé, Édouard Petel-Ruiz, le cousin de Max, âgé, lui, de 26 ans. Depuis deux ans, les trois jeunes Montréalais sont propriétaires de Choice Harbour, un bar à huîtres ambulant.

Si vous êtes prêts à déguster un minimum de 300 huîtres, ils seront chez vous en moins de deux ou presque ! À ce nombre-là d’huîtres, on comprendra que les trois acolytes s’enlignent davantage vers les événements privés comme les mariages ou encore les soirées corporatives que les simples BBQ de juillet à 8 ou 10 personnes. « On offre un service de luxe », affirme Max, accoudé au bar du Majestique, boulevard St-Laurent.

Mais qu’est-ce que trois jeunes viennent donc faire dans l’industrie ostréicole ? Pas particulièrement passionnés au départ de Malpèque ou de Beauséjour, l’idée du bar est venue à Max et Marley alors qu’ils étaient en voyage dans les Maritimes. Ils en ont profité pour rencontrer des petits propriétaires et pour se familiariser avec le monde de l’huître. Ayant déjà travaillé chez le célèbre restaurant Jos Beef, Max ne se voyait pas œuvrer dans quelque chose qu’il n’aurait pas maîtrisé. Jeunes, peut-être, mais professionnels, les mecs ! À leur retour, Édouard, habile menuisier, construit leur fameux bar à huîtres !

Miser sur la fraîcheur

Pas question pour nos trois entrepreneurs d’entreposer des caisses et des caisses d’huîtres en vue de leurs prochaines réceptions. « C’est clair qu’on veut de la fraicheur », affirme haut et fort M. Ruiz-Laing. « Nos huîtres nous sont livrées par la compagnie Pec-Nord et ouvertes chez le client moins de 24 heures après avoir été commandées. Puis on les sert avec une mignonette classique ou une mignonette maison. » Pour restoenligne.com, il a bien voulu dévoiler sa recette : vinaigre de cidre, vinaigre de vin blanc, jus de pomme, sel et poivre.

Leur huître de prédilection ? La Chiasson. Issue de la culture de fond au nord du Nouveau-Brunswick, près des îles acadiennes de Lamèque et Miscou, voilà une huître réputée pour sa chair ferme et son goût de mer bien présent en bouche. À 90 %, c’est ce qu’offre Choice Harbour à ses clients. Cela étant, si ceux-ci ont d’autres souhaits, rien n’empêche le bar à huîtres ambulant de répondre à leurs désirs.  Si les huîtres comptent pour 80% de ses ventes, Choice Harbour propose aussi à ceux qui le désirent des crevettes, des palourdes et des pétoncles crus en coquille venus directement des Îles-de-la-Madeleine.

Des projets ?

Deux ans plus tard et avec en poche le premier Prix Entreprenariat Québec 2012 dans la catégorie agroalimentaire, Max Ruiz regarde son parcours et celui de ses associés avec satisfaction : « Ça roule super bien. On voulait juste faire ça ! » La demande pour ce tout nouveau service est là. À tel point qu’ils ont des contrats non seulement dans la région immédiate de Montréal, mais également dans les Hautes Laurentides comme à Ste-Agathe. « On est aussi allé ouvrir nos huîtres dans des vignobles en Ontario ! », affirme fièrement Max. Québec est aussi dans leur mire. « Vous savez, rien ne nous retient, sauf la rentabilité », lance celui qui a justement des actions dans le Bar Majestique.

Qui a dit déjà qu’aux âmes bien nées la valeur n’attend pas le nombre des années ?