Disons-le, l’endroit n’a l’air de rien. C’est petit et l’apparence extérieure ne donne pas très envie. L’affiche en bois peinte à la main n’attire pas nécessairement l’œil et on peut rapidement passer notre chemin si on ne connaît pas la place. Moi, j’étais toutefois assez confiante de mon choix, j’étais convaincue que ce serait bon et je n’ai pas fait de cas de l’enveloppe externe, car je n’avais entendu que des commentaires élogieux sur ce petit restaurant de la rue St-Joseph que je voulais essayer depuis un bon moment. Petit resto qui vient d’ailleurs de se tailler une place parmi mes meilleures adresses à suggérer à Québec, rien de moins!

Dès l’arrivée, on a l’impression d’entrer chez quelqu’un et cela fait partie de l’expérience. Chanceux, nous avons droit à une place de choix, tout juste à côté de la cuisine, totalement ouverte. Ça ajoute de pouvoir voir la préparation des plats et ça donne l’eau à la bouche. Nous n’étions pas surpris, car nous le savions déjà, mais les cuisiniers s’affairent devant des fours domestiques, seule la grosse hotte commerciale disposée au-dessus des deux fours rappelle qu’on est bien dans un resto et non invités chez des amis très généreux. Le party est là, la petite brigade a l’air comme un poisson dans l’eau et ça se reflète au service. Sympathique et sans flafla, comme on aime. Dans la salle, tout le monde a du plaisir, l’ambiance est détendue et le décor fait rire par son laisser-aller assumé.

Le menu est à l’ardoise, il change donc régulièrement. On prend vraiment le temps de nous expliquer de fond en comble le contenu de la carte et je salive devant chaque description…le choix sera difficile, tout, mais vraiment tout a l’air délicieux! Je ne renie pas mon penchant pour la mer et j’y vais pour une entrée de crevettes nordiques. Fraîches et bien charnues, elles sont servies sur une rémoulade de céleri-rave, du chou rouge et des canneberges, une assiette vivement colorée. L’homme opte pour l’entrée de mozzarella fraîche et oursins. Une belle découverte pour ce petit fruit de mer piquant que je n’avais jamais goûté. Au plat de résistance, je poursuis dans la même veine en m’attaquant aux pétoncles de la Nouvelle-Écosse. Joliment saisis, ils sont goûteux. Bien que j’adore le goût du pétoncle, on n’est toutefois jamais vraiment renversé avec ce mollusque, car les assaisonnements sont souvent subtils (et c’est la même chose partout). L’accompagnement de purée de céleri-rave est sublime. J’aime aussi beaucoup les légumes même s’ils me ramènent quelques mois derrière, car ils semblent plus appropriés à l’hiver qu’à cette chaude soirée de juillet. La petite salade de fenouil râpé et orange vient quand même ajouter de la fraîcheur, mais je trouve que le mariage de cette texture plus croquante avec la délicatesse du pétoncle est moins réussi, même si chacun de leur côté, ils sont superbement réalisés. Une simple bouchée dans l’assiette de mon homme me fait presque tomber par terre, le flanc d’agneau est vraiment délectable avec sa viande braisée tendre et juteuse balançant justement avec le croustillant de la peau. Impeccable! Les portions sont assez généreuses, mais on ne peut pas partir sans goûter aux desserts. Impossible de résister au brownie chocolat noir et blanc ainsi qu’au gâteau au fromage de chèvre et fraises. Deux délices parfaits, quoique le brownie (tout chaud) est réellement fait pour les dents très sucrées.

Si l’expérience vous parle, il est impératif de réserver, car l’endroit est fortement sollicité.
 

Note : 
9 /10

Ce qui m’a le plus marqué de ma visite : 
La cuisine ouverte et les fours conventionnels

La spécialité de la maison : 
Cuisine du terroir

Le repas principal le plus cher au menu : 
Pétoncles Comeau, 28$

Le repas principal le moins cher au menu : 
Jarret de porcelet ou flanc d’agneau, 21$

Est-ce que je recommande ce restaurant : 
Oui

À quel moment de la journée est-ce que j’ai fait ma visite : 
Souper

Les plus : 
Service
Menu à l’ardoise
Convivialité de l’endroit
Qualité et créativité des plats

Les moins :
Choix de deux services uniquement (18h ou 20h30), l’un est tôt, l’autre est tard