Nous visitons cette semaine un géant de la restauration sherbrookoise, une institution ouverte depuis près de 40 ans. C’est le rendez-vous pour les dîners et les soupers d’affaires et pour les occasions plus que spéciales. En plus de la fine cuisine italienne qui y est servie, il est aussi choisi pour la richesse des lieux, l’ancien magasin de l’usine Paton, et le décor cordial.
C’est il y a 20 ans que le Da Toni s’est réfugié à l’angle des rues King et Belvédère. Auparavant, il était sur la rue Wellington, dans un édifice qui a fait tout autant jaser à l’époque. Malgré le déménagement, la réputation a suivi et le décor accrocheur également.
L’immense cellier au centre de la salle à manger est intimidant. La collection de bouteilles de vin est très imposante également. Nous devons donc parler de rencontres bien arrosées. D’ailleurs, le menu suggère toujours un vin ou un alcool avec les choix de repas ou même de dessert.
Lors de notre visite, au début de la semaine, c’était le calme plat à l’intérieur. Il est donc impossible de confirmer le genre d’ambiance que la grande pièce réserve habituellement. La musique était forte également, ce qui ne doit visiblement pas être le cas à d’autres occasions.
Dans sa présentation, le Da Toni se décrit comme un restaurant où l’ambiance est conviviale et sophistiquée. Nous n’en doutons point, vu les couleurs sobres, les rideaux opaques et surtout les chaises très confortables. Tout est en place, comme nous le disions, pour brasser des affaires, en mettre plein la vue aux futurs clients ou pour célébrer un anniversaire important.
Certes, le menu nous offre des pâtes et des pizzas typiquement italiennes. De fines pâtes et de fines pizzas, bien sûr. Il inclut aussi et surtout de l’agneau, du poisson, du filet mignon et autres fruits de mer préparés par l’expérimenté chef de la maison.
En table d’hôte, le magret de canard vole la vedette, devant les linguine, la truite saumonée et le contre-filet.
En entrée, un bout de la table opte pour un napoléon de chèvre. Il s’agit de couches superposées d’aubergines, de zucchinis, de fromage de chèvre et de fraises. L’autre prend plutôt la fondue parmesan, qui est croustillante et tout juste consistante. Elle est accompagnée d’une salade.
Suivant la soupe de légumineuses, les assiettes principales arrivent toute chaude des cuisines. Dès le premier regard, le canard comble nos attentes seulement par sa couleur. Il est rosé comme il devrait toujours être servi. C’est à ce moment qu’il est le plus tendre et le plus savoureux.
Pris à la carte, le carré d’agneau sur herbes provençales est tout juste panné. La cuisson met de nouveau en valeur cette pièce, tendre et juteuse. En aucun temps la sauce ne vient enlever le goût de l’agneau.
La mousse glacée au chocolat vient ensuite conclure de façon très sucrée cette soirée. Même pour ceux qui ne sont pas friands des desserts, mais qui sont plutôt des gourmands avertis, y trouveront leur compte.
Il est évident que la réputation du Da Toni n’est plus à faire. Il faut tout de même la maintenir, avec les changements à la direction des dernières années. C’est ce que les gens en place réussissent à faire en continuant la tradition. Demain n’est pas la veille où cette institution commencera à être boudée.