Voilà qu’un troisième restaurant en quelques semaines seulement a été la cible d’un groupe de défense des droits des animaux. Après une visite surprise chez Joe Beef et une lettre anonyme laissée au Manitoba, voilà que Vin Mon Lapin a également reçu une lettre manuscrite dénonçant une implication dans un projet d’abattoir de volailles. Quel est objectif derrière cette guerre déclarée aux carnivores?
Voici d’abord un bref retour sur les événements.
Le tout a débuté le samedi 11 janvier dernier alors qu’une dizaine de personnes, armées de pancartes, ont fait irruption au Joe Beef en scandant des slogans tel que « La viande ce n’est pas de la nourriture, c’est de la violence ». Cette manifestation, diffusée en direct sur Facebook, a été organisée par le groupe Direct Action Everywhere.
D’ailleurs, selon le propriétaire du restaurant David McMillan, cette manifestation, bien qu’en pleine heure de pointe du samedi soir, a été brève et sans tracas.
Les choses ont ensuite pris une tournure différente au cours de la dernière semaine.
Des actes de vandalisme ont d’abord été commis sur la serrure du restaurant Manitoba dans la soirée du 19 janvier, empêchant les employés d’entrer dans le local lundi matin. Ils ont trouvé dans la boîte aux lettres un message dénonçant la participation du chef Simon Mathys dans un projet d’abattoir destiné aux producteurs artisanaux de volaille.
Finalement, le dernier événement déplorable à survenir s’est produit au Vin Mon Lapin pas plus tard que le 23 janvier. Une fois de plus, de la colle a été placée sur les serrures du restaurant et une missive, laissée dans la boîte aux lettres, attaquait directement l’implication de l’équipe au projet d’abattoir de petite échelle, le même que celui du Manitoba.
Ainsi, l’objectif de ces militants est de dénoncer la consommation de viande et la mort d’animaux.
Nous comprenons aussi que la première manifestation a été organisée et revendiquée par un groupe. Cependant, les actions des derniers jours au Manitoba et au Vin Mon Lapin n’ont pas été revendiquées et les auteurs agissent toujours sous le couvert de l’anonymat.
Ces trois restaurants visés font pourtant leur juste part des choses en s’approvisionnant auprès de fournisseurs et producteurs locaux.
Les propriétaires et leur chef tentent justement de trouver des alternatives aux mégaproducteurs, le vrai problème selon eux, la meilleure preuve étant leur implication dans le projet Petit abattoir.
Ceux-ci réfléchissent souvent à la consommation de viande et au côté environnemental et auraient préféré entrer dans un dialogue avec ces militants plutôt que de subir de cette intimidation et être victime de cette arrogance.
Également, ces restaurants sont de petites entreprises gérés par des propriétaires allumés et impliqués, qui donnent du travail à des dizaines d’employés et qui font la fierté de notre gastronomie tout en faisant parler d’eux et de leur ville aux quatre coins de la planète.
Ils n’ont pas les mêmes pouvoirs que les grandes chaînes qui ont une présence mondiale et, pourtant, ils tentent de changer les façons de faire à leur manière.
Et ils ont tout de même été visés par ces attaques!
Croyez-vous que ces activistes, qui défendent sans aucun doute une cause hautement défendable, ont les bonnes cibles dans leurs mires?
Dans le deuxième cas, avons-nous affaire à une vraie dénonciation en faveur du végétarisme et la défense des animaux ou plutôt à un règlement de compte?