MONTRÉAL, le 12 janvier 2021 - S'il est vrai que la présente crise de la COVID-19 affecte tous les pans de l'économie montréalaise, il est évident que le secteur de la restauration est actuellement un des plus touchés.

Le couvre-feu qui s'ajoute au confinement dans le cadre des mesures gouvernementales ne vient pas faciliter la vie des restaurateurs montréalais. Étant obligés de faire appel aux diverses plateformes de livraison, ils se voient facturer des coûts qui atteignent jusqu'à 30 % du prix de l'addition. 

Leur péril financier est plus que réel, alors qu'ils voient leur marge de profit fondre à vue d'oeil. « Il faut donner un coup de main supplémentaire aux restaurateurs, c'est pourquoi nous demandons à la Ville de Montréal de faire pression sur le gouvernement du Québec pour qu'il impose un plafond de 15 % aux frais exigés par les plateformes de livraison de type UberEats, DoorDash ou Skip jusqu'à la fin de la pandémie », a déclaré M. Lionel Perez, chef de l'Opposition officielle et instigateur de la motion.

Beaucoup de restaurateurs qui n'offraient pas la livraison au début de la crise, ont dû faire affaire avec un des grands joueurs de l'industrie de la livraison afin de générer des revenus rapidement et éviter la faillite. Cependant, ce type de services leur coûte une petite fortune. 

« C'est complètement injuste; les restaurateurs sont pris en otage : on n'a pas le choix de payer pour survivre à la crise », a déclaré M. Fabio Broccoli, gestionnaire des restaurants Fishbone et Elefanté dans le Vieux-Montréal. 

Si on évalue à 10 000 le nombre de restaurants qui ont fermé définitivement en 2020 au Canada, on estime aussi à 75 000 le nombre d'emplois présentement sur la glace dans le secteur de la restauration et de l'hôtellerie dans la métropole; des dizaines de milliers de Montréalais attendent donc la reprise pour récupérer leur emploi.

« Dans le contexte exceptionnel de la pandémie et maintenant du couvre-feu où les règles de libre marché ne sont pas applicables, limiter les coûts qui sont imposés aux restaurateurs, c'est agir directement et promptement avec une solution pragmatique. Il faut les aider à garder la tête hors de l'eau, si l'on veut retrouver le Montréal que l'on aime à la sortie de la pandémie », de rajouter M. Perez. 

Très au fait des diverses propositions qui ont circulé au cours des derniers mois partout au Canada, l'Opposition officielle s'inspire directement du gouvernement ontarien qui a adopté récemment des mesures similaires suite à la demande du conseil municipal de la ville de Toronto.

« Nous demandons également à ce qu'il soit interdit pour les services de livraison de compenser la perte de revenus occasionnée par notre mesure, en diminuant le salaire de leurs livreurs ou en augmentant d'autres frais administratifs », a déclaré M. Aref Salem, porte-parole de l'Opposition officielle en matière de développement économique.

Ensemble Montréal, qui a maintenu un contact permanent avec l'industrie de la restauration depuis le début de la crise, voit un consensus se dégager autour de sa motion, notamment suite à la sortie de la semaine dernière de  l'Association Restauration Québec (ARQ), alors que l'organisme pressait justement le gouvernement provincial de limiter les frais de livraison.

« Si des mesures d'aide similaires à celle que nous proposons ont déjà été mises en place en Ontario, à New York, à San Francisco, à Chicago ou à Los Angeles, pourquoi pas à Montréal? », a conclu M. Perez.

La motion sera débattue lors du prochain conseil municipal du 25 janvier 2021.