Chefs de renom, dégustation de haut niveau, découverte de produits locaux, pendant deux jours, les amateurs de bonne chair se sont installés autour du Foodcamp, dans l’antre du Château Frontenac. Un vrai délice pour les sens.
EvenTouch, l’organisateur de l’événement, avait promis une rencontre où producteurs, chefs et foodies se retrouvent « pour partager leur passion pour la gastronomie dans une ambiance favorisant la découverte et le partage de connaissances ». Ce fut le cas les 7 et 8 mars derniers.
Présenté sous la forme d’ateliers-conférences, plus d’une douzaine de chefs ont fait part de leurs secrets devant une foule qui, non seulement se léchait les babines, mais était aussi très attentive. Les recettes transmises sur deux écrans géants étaient parfois clarifiées par nul autre que Pasquale Vari, chef enseignant à l'Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec (ITHQ), et bien connu par tous ceux et celles qui suivent la désormais célèbre émission Les chefs !, présentée à Radio-Canada. Les plusieurs centaines de personnes réunies pendant deux jours avaient aussi la possibilité de poser des questions, que ce soit sur un point d’une recette proposée ou sur un produit à trouver.
Est-il besoin de préciser que chaque atelier était accompagné d’une dégustation apportée au siège de chacun et chacune. Le tout rodé au quart de tour. Seul bémol cependant, le manque de poubelles de recyclage pour récupérer les nombreuses bouteilles en plastique données à l’entrée.
Pour tous les goûts !
Aux côtés des huîtres de Martin Juneau et de Stéphane Gadbois du Pastaga à Montréal ou des choux à la crème de Nicolas Dutertre de Cacao Berry, il y avait toute une panoplie de saveurs, de textures parfois renversantes. Et de la place pour l’ouverture d’esprit. Pour preuve la présentation faite par la bloguiste végane Loounie concernant sa ricotta à base de tournesol. Pasquale Ravi a fait part de sa réticence à appeler « ricotta » une « délicieuse purée de tournesol ! ». A-t-on le droit d’appeler ricotta une préparation qui ne contient aucun lait caillé ? Pour la principale concernée, la remarque fut pertinente face à cette réappropriation linguistique d’une pure tradition italienne. « Mais je ne crois pas qu'il existe de bonne ou de mauvaise réponse à cette question, et je crois plutôt qu'il y a place à la discussion. »
D’autres goûts ont aussi impressionnés les convives, notamment la pieuvre d’Helena Loureiro, cheffe réputée du Restaurant Helena et du Portus 360. Oubliez le goût caoutchouteux que vous avez peut-être déjà eu dans votre assiette, celle d’Helena était à se rouler par terre ! De plus, une telle générosité dans le partage de sa recette !
Ce fut aussi l’occasion de découvrir ou redécouvrir notamment la viande de phoque, grâce à une présentation d’un collègue de Pasquale Vari, Benoît Lenglet de l’ITHQ.
Place du marché
Une trentaine d’artisans québécois étaient aussi sur place pour faire découvrir des produits, qui étaient parfois de purs bonheurs. Que ce soit, par exemple, des bouchées à l’érable de Ma cabane en Gaspésie, le cassoulet de Québec Oies ou des saveurs lointaines comme des épices, des poivres et la vanille de Madagascar importées et cherchées sur place par Saveurs Baobab de Québec.
Plus intriguant aussi, des trouvailles comme celles faites chez OCNI (Objets comestibles non identifiés), ces assaisonnements à tailler comme des crayons de plomb donnant notamment des copeaux au citron, au basilic ou encore à l’ail noir.
Satisfait de sa première expérience comme grand animateur, pour Pasquale Vari, un rendez-vous comme celui de Foodcamp, c’est l’occasion de constater que la cuisine au Québec est plus diversifiée et plus médiatisée que jamais. « Les restaurateurs la font évoluer, notamment grâce aux réseaux sociaux. C’est aussi une façon de montrer qu’on encourage le manger local. Avec moins de transport de nourriture, on est plus écolos ! »
Prochain rendez-vous : les 13 et 14 mars 2021.