Les brasseries artisanales sont désormais monnaie courante au Québec. Mais quand ce type d’entreprise brasse non seulement le houblon, mais le fait pousser, cultive son jardin et met à son menu les légumes de celui-ci ainsi que nombre de produits locaux, on a tout simplement envie de passer par Stoneham et de prendre place à La Souche.
Située dans les Cantons unis de Stoneham-et-Tewkesbury, à 25 km au nord de Québec, près de la route 175 menant au Saguenay, La Souche en est à son deuxième été. Petite sœur de la brasserie du même nom localisée depuis 2012 dans le quartier Limoilou de Québec, La Souche de Stoneham voisine une houblonnière, des jardins généreux et le golf de Stoneham. Au coucher du soleil, sur la terrasse, l’endroit est bucolique.
Forts de leurs connaissances en biologie, les trois propriétaires des lieux, Antoine Bernatchez, Olivier Giguère et Patrick Champagne, ont décidé d’organiser un espace de culture à la verticale pour permettre au houblon de croître. D’ici la fin septembre, cette première récolte devrait permettre de voir atterrir dans les cuves de la brasserie 4 types de houblons : le cascade, le centennal, le nugget et le willamette.
Jusqu’à maintenant, les cuves de 4 200 et 7 000 litres produisent huit différentes bières dont la Limoilou Beach, une bière de blé au cassis avec un goût surette inoubliable, ou encore la Franc-Bois, une ale de blé fermenté avec une levure de witbier, à laquelle on a jouté «une tonne de framboises» comme le souligne le site de la brasserie.
Cet été, je ferai un jardin
À la Souche, on est devant un menu de bouffe brasserie. À la différence que carottes, oignons, courgettes, courges, betteraves, brocolis, choux, haricots, tomates, concombres et laitues (ouf !), qui se retrouveront dans votre assiette auront été produits à moins de 100 mètres de votre première gorgée de Jackie Dunn ou de Limoiloise. Le menu de La Souche respire la fraîcheur à tel point que le menu peut légèrement différer d’une semaine à l’autre en fonction de la récolte de la semaine.
Donc, tirez-vous une buche ou plutôt une souche, et zieutez la soupe à l’oignon, le foie gras, la demi-douzaine de poutines, les pizzas maison avec du fromage de chèvre d’Alexis de Portneuf ou celle au smoked meat de porc. Y a aussi des salades comme la chaudaille avec notamment de la roquette et de la courge grillée, ainsi que le fish n’chips de la micro ou le tofu bio grillé.
Mais ce n’est pas tout. Le porte-parole de La Souche, Alex Gilbert, annonce qu’au printemps, de concert avec Forêt vive, une sucrerie de Stoneham, la micro-brasserie produira son sirop d’érable pour ses repas printaniers, grâce à la soixantaine d’érables qu’elle possède.
Viser l’autosuffisance en matière de légumes, produire une bière de A à Z pour la première fois cette année, faire connaître les producteurs locaux et même redonner au Centre d’entraide des Cantons unis les légumes du jardin quand les récoltes sont abondantes comme cette année, voilà les défis de La Souche. Comment ne pas avoir un coup de cœur pour un tel lieu et une telle mission ?