Il y a environ un an, alors que je me promenais sur la partie ouest de la rue St-Jean, je suis passée devant ce tout petit restaurant qui m’a interpellée sur le champ. Sans réservation, un samedi soir, j’avais tenté de me dénicher une table dans cet endroit jovial, mais sans succès. Je m’étais alors promis d’y revenir.

Chose promise, chose due. Avec une réservation en bonne et due forme cette fois, me voilà de retour dans cette petite échoppe qui n’a pas d’original que son nom. L’étroitesse du lieu en fait tout de suite son charme. On a l’impression d’entrer chez des amis, dans un endroit où tout le monde se connaît. Du moins, pour la première salle à manger. Notre hôtesse nous conduit toutefois à la seconde salle. Première impression : on dirait qu’on nous installe dans l’entrepôt. Mais ce n’est pas négatif, j’aime les décors différents. Le restaurant se qualifie de boîte à vins, l’effet recherché fonctionne. Comme on y sert aussi des plats à emporter, il est possible de prendre une bouteille à ramener à la maison. Intéressant pour ceux qui aiment faire des découvertes hors SAQ. Une grande étagère remplie de bouteilles de vin donne le ton à la pièce ainsi que des ardoises apposées ici et là.

On s’installe et j’hésite à enlever mon manteau. Il fait un froid de canard dans la pièce. Je regarde autour de moi, je me console, je ne suis pas la seule frileuse du coin, d’autres convives ont aussi choisi de conserver leur grosse laine.

Je jette un œil à l’ardoise où le menu du moment y est affiché. Un peu bref, il aura besoin d’explications. Elles tardent toutefois à venir…les minutes passent et le serveur se transporte de table en table, mais il semble nous oublier. Une sommelière enjouée vient  sauver la mise. Le choix de vins m’impressionne et je me laisse tenter par un demi-verre du Temps des Cerises, fruité et léger, comme demandé. Pendant l’attente, j’ai le temps de m’attarder à la tenue du serveur. Pas que j’exige la chemise et la cravate, mais un gros coton ouaté à capuchon me semble plutôt propice à une soirée au salon.

Un peu plus tard, c’est enfin à notre tour de recevoir les explications des plats en détail. L’endroit est flexible, libre à nous de choisir plusieurs entrées à partager ou d’ajuster les services à notre convenance. Il n’en faut pas plus pour que nous nous concoctions un repas quatre services à partager.

Nous commençons par le plateau de charcuteries qui amorce généralement bien un repas. Agréable, frais, varié, moelleux sont les adjectifs qui décrivent bien notre premier service. Puis, arrivent l’escabèche de maquereau et les huîtres de Caraquet. Des plats tout en fraîcheur, très agréables malgré la froideur de la pièce. Enfin, nous nous réchauffons autour de la truffade aux lardons. Un plat fumant de pommes de terre, fromage et lardons servie de manière très conviviale, dans une poêle en fonte. Le plat me réchauffe, il est réconfortant. Petite déception toutefois puisqu’on nous avait parlé de fromage en grains et qu’il passe totalement inaperçu.

Ayant vu passer ces mignons petits pots massons aux tables voisines, on se laisse tenter par un dessert : un étagé de mousse aux pêches onctueuse, de chocolat crémeux et de biscuits. Les deux premiers étages sont une réussite totale, malheureusement le dernier semblait avoir subi un petit coup de salière de trop. 

Au cours de la soirée, je suis heureuse de constater que sur le vin, on est « open », on propose de faire déguster les indécis pour éclairer leur choix, une petite attention qui fait la différence.

 

Note : 
7.5 /10

Ce qui m’a le plus marqué de ma visite : 
Le choix de vins

La spécialité de la maison : 
Cuisine française

Le repas principal le plus cher au menu : 
Pigeonneau, chou-fleur, 26$

Le repas principal le moins cher au menu : 
Truffade aux lardons, 17$

Est-ce que je recommande ce restaurant : 
Oui

À quel moment de la journée est-ce que j’ai fait ma visite : 
Souper

Les plus : 
Sommelière
Plats à emporter
Cuisine saisonnière

Les moins : 
Température de la salle à manger