C’est bien connu, plusieurs restaurants logent sur la rue King Ouest, où la concurrence est forte. Les gestionnaires doivent donc se démarquer de diverses façons pour maintenir la clientèle. Plusieurs misent sur d’autres choses que le menu proprement dit pour le faire. Que ce soit par le décor, les salles de jeux ou la musique, les curieux seront attirés et peut-être seront-ils tentés d’y retourner.
Le restaurant le Four à Bois ne mise pas sur ces attraits. Leur recette gagnante se trouve plutôt dans le menu. Le décor ne laissera personne bouche bée puisque les propriétaires ont choisi de mettre de l’importance sur la cuisine. En plus, l’habitué sait à quoi s’attendre.
Depuis maintenant vingt ans que les mêmes propriétaires offrent le même menu. Au fil de ces années, une clientèle plus que fidèle se fait un devoir de prendre le repas à cet établissement.
Le menu n’a été modifié que très rarement au cours de cette période et la mission, la raison d’être du restaurant, jamais. Mais c’est ici tout à l’avantage du client. Le Four à bois veut permettre aux visiteurs de goûter à une nourriture de qualité. Le service, très professionnel et courtois, atteint le même niveau de qualité.
La table d’hôte est la seule partie du menu qui est appelée à changer. Tout de même, les modifications apportées le sont sporadiquement. Elle comprend l’entrée, le potage du moment, un Trou Normand, l’assiette principale et la sortie sucrée.
Le menu à la carte propose pour sa part un large choix de pizzas et de pâtes, en plus de grillades. Les pizzas sont cuites devant nous au four à bois sur une pâte fine et croustillante. Nous devrons faire une autre visite pour essayer la Québécoise, option soufflée.
Nous avons arrêté notre choix sur l’entrée de canard fumé sur chutney aux fruits. On aurait dit de petites tranches de bacon légèrement épicées. Le potage du moment était aux légumes et fines herbes, accompagné d’un pain frais. Il n’y avait aucun danger de se brûler le palais avec ce potage, même que quelques degrés de plus auraient été les bienvenus.
Puis est arrivé la brochette de cerf rouge à l’aigre doux. La cuisson recommandée par l’hôte, saignante, s’est avérée juste. Ces cubes de viande sauvage étaient bien sûr cuits à la perfection et chaque bouchée était tendre. Des languettes de piments et de carottes, des champignons et une petite portion de pommes de terre dauphinoises accompagnaient la brochette. Ces légumes étaient frais, confirmant la qualité des aliments servis. Le tout était magnifiquement présenté dans une assiette encore chaude.
L’assiette de pâtes, ici des spaghettinis sauce à la viande aux champignons, au bacon et à la crème, donne une portion parfaite, un brin même trop généreuse. La cuisson des pâtes, comme pour la viande, était idéale. Ils offrent bien sûr le parmesan frais et du poivre moulu.
Suite à cette visite, pour nous, la preuve est faite que les restaurants doivent investir plus d’effort dans le menu. Miser sur le décor ou l’ambiance ne fait pas la renommée d’un établissement. Heureusement, le Four à bois peut miser sur un menu de grande qualité, qui vieillit bien et qui satisfait une clientèle déjà acquise. Les curieux seront pour leur part surpris et deviendront de nouveaux habitués.