Pour conclure une semaine en cette fin d'octobre, une promenade autour du Lac des Nations est toujours à propos. En fait, pour conclure une semaine grise à l'image de cette saison prise entre le gazon vert et les premières neiges. Cet endroit calme, en plein air, est à quelques pas du centre-ville de Sherbrooke, d'un côté, et du restaurant le Cartier, de l'autre. C'est dans cet établissement que la promenade a pris fin, finalement attiré par un peu de couleur sur cette terrasse déguisée : des citrouilles.

Nous retrouvons au restaurant Le Cartier la même ambiance chaleureuse qu'au parc Jacques-Cartier, qui ceinture le Lac. D'abord, cette terrasse qui donne le goût de se retrouver en plein été. Impossible, certes, mais il faudra revenir. À l'intérieur, les (vraies!) plantes ne nous éloignent pas de la nature que nous venons de délaisser, en traversant la rue. L'accueil est impeccable et le choix de notre place, près de la fenêtre du deuxième étage, nous offre une vue sur le parc d'où nous arrivons. L'endroit est idéal pour discuter, en couple, entre amis ou en famille, sans en aviser également le voisin. C'est que la distance entre les tables permet une intimité agréable et surprenante.

Lecture du menu et dégustation de la bière de la semaine. Un incontournable. Nous apprenons que dans la mesure du possible, les pelures ou les restes de fruits et légumes sont utilisés pour compostage. Voilà une belle façon de donner une deuxième vie aux aliments!

La table d'hôte du mois, valide en soirée du jeudi au samedi, offrait en octobre un choix de fruits de mer, de légumes chinois, de cerf, de flétan, de canard, de porcelet, de tarte aux pommes et de tarte tropézienne.

Le gratin d'huîtres Malpèque, accompagné de salsa de tomates et de pêches au basilic, est couché sur du gros sel. Quelques gouttes de citron vous fait apprécier toutes ces saveurs. Ces petites bouchées sont idéales lorsque choisies en table d'hôte. De son côté, le sauté de légumes chinois et noix de cajou, avec sauce au cari et noix de coco sur vermicelle frit, est moins léger. Il faut avoir bon appétit. Par contre, la noix de coco met les aliments en valeur, dont le cari. En bouche, il y a d'abord le sucré, immédiatement suivi de l'épice de cari. Heureux mélange.

Si les couleurs ne se retrouvent plus dans les arbres à cette période de l'année, nous pouvons les retrouver dans l'assiette principale. Les légumes du marché nous donnent cette lumière, pour les yeux et pour la bouche, qui nous manque. Une fraîcheur, aussi. La cuisson des carottes, fèves vertes, asperges et rutabaga est croustillante alors que les patates douces, unies à un mélange de pommes, de miel et de sirop d'érable nous surprennent. La côtelette de porcelet, farcie aux pruneaux, parfaitement cuite pour lui laisser son côté tendre, baigne sur une bonne sauce à la ciboulette et brandy. La portion de viande est généreuse, tout comme la quantité de légumes, ce qui garnit parfaitement l'assiette blanche. L'autre plat choisi, le magret de canard du Lac Brome – inévitable – est accompagné de la même dose de légumes du marché et d'une compote de pommes et mûres. La présentation exquise, soulignant le souci du détail du chef cuisinier, donne le goût de plonger sans attendre. Sans surprise, nous apprécions une assiette débordante de saveurs, même si le canard aurait pu être plus rosé.

Au dessert, nous ne pouvons passer notre tour devant une tarte aux pommes d'automne. La saison s'y prête bien. Servie avec quelques tranches de fruits frais, la tarte est légère en bouche, les pommes étant cuites à la perfection. Cette attention du chef est appréciée après le repas principal que nous venons de déguster. Pour ce qui est de la tarte tropézienne, une brioche de style gaufrée, fourrée de crème anglaise et imaginée à Saint-Tropez, elle demeure le coup de cœur des visiteurs du Cartier. La crème est raisonnablement ferme et se tient à la brioche, en plus d'être légèrement veloutée.

Après ce repas, une autre promenade s'ajoute! Mais surtout, une routine devrait naître : une promenade autour du Lac et une visite au Cartier, qui s'impose d'elle-même.