Vers la fin de chaque année, des experts se penchent sur les tendances de l’année suivante : la mode, la décoration et même l’alimentation sont des sujets abordés. Dans le cas de ce dernier, on prédit une valorisation de certains aliments, tels le kaniwa, le chou vert frisé, voire même les insectes. Même si ces aliments peuvent n’avoir aucun lien avec le concept de leur restaurant, les restaurateurs peuvent adopter des comportements en lien avec l’alimentation. Que privilégient-ils pour l’année 2015?

 

OMG Resto

Restaurant récemment installé à Sherbrooke, le OMG Resto favorise la viande, comme l’atteste leur réfrigérateur vitré dans lequel nous pouvons voir des pièces de viande suspendues. Pour la copropriétaire, Annie Brunelle, les aliments santé sont privilégiés : « Ici, on fait absolument tout. Notre ketchup, il est fait maison. On pense que c’est très important des aliments sans ajout de produits de conservation. » Cela signifie également le service de boissons gazeuses faites maison. Pour l’année 2015, Mme Brunelle tient à garder en place les classiques réinventés comme les burgers, la poutine et le fish ‘n’ chips. Elle peut également compter sur une équipe de chefs créatifs, qui n’hésitent pas à se lancer des défis entre eux.

 

Ô Saint-Patrick

Ce restaurant du centre-ville de Saint-Hyacinthe a récemment porté attention à la teneur en sodium de ses steaks ainsi qu’aux gras saturés de ses desserts. D’autres changements sont à venir selon son propriétaire, Stéphane Roy. « On a un énorme menu, constate-t-il. On a des ailes de poulet, des chateaubriands, des côtes levées, des fruits de mer, des sushis… » Selon lui, le Ô Saint-Patrick gagnerait à centraliser son menu afin que le restaurant réponde à sa vocation première, soit les steaks et les sushis. Ces derniers, au dire du propriétaire, sont des plats tendances, puisqu’ils sont autant prisés par les hommes que par les femmes.

 

Les Complices

Le poisson fait aussi partie du quotidien des Complices. Situé à Rimouski, ce restaurant sert entre autres du turbot, un des poissons fraîchement sorti du fleuve Saint-Laurent. Sa propriétaire, Marie-Pierre Gendreau, songe-t-elle à apporter des changements au menu en 2015? « Honnêtement, pas grand-chose, avoue-t-elle, parce qu’on a vraiment une ligne de conduite qui va avec la philosophie du restaurant. On essaie de travailler un peu de tout et de faire attention à ce qu’on achète. » Cela signifie principalement une attitude écoresponsable, dont le choix de produits de la pêche durable afin de préserver les espèces animales et de valoriser l’achat local. Côté tendances, Mme Gendreau privilégie une cuisine plus santé en diminuant les portions de viande au profit des céréales comme le quinoa.

 

Café Vieille France

De l’autre côté du fleuve se trouve ce restaurant, situé à Baie-Comeau pour être plus précis. À l’instar de Mme Gendreau, Roland Caillet, chef et propriétaire, valorise les poissons, mais aussi le crabe, le homard ainsi que les pétoncles des Îles-de-la-Madeleine. D’autres produits régionaux font également partie du menu, tel l’agneau de Pointe-aux-Outardes. Cependant, ce qui intéresserait davantage M. Caillet serait de participer au projet pilote visant à offrir du gibier sauvage au menu : « Je ne fais pas partie du projet, mais j’aimerais ça parce que ce sont des restaurateurs de Québec et de Montréal qui ont développé ça et puis nous, en région, on a encore des trappeurs qui ont beaucoup de gibier et qui vont à la chasse. » Gibier sauvage ou non, M. Caillet continuera à s’inspirer de la nature au cours de l’année 2015.

 

Les aliments santé, les repas asiatiques, les poissons issus de la pêche durable ainsi que le gibier sauvage font partie des tendances inspirées par une prise de conscience nutritionnelle, mais également environnementale et économique. La valorisation de produits régionaux, favorisés par plusieurs restaurateurs mentionnés plus tôt, mise non seulement sur des aliments plus frais, mais aussi sur l’achat local. S’agit-il d’une tendance à long terme? Chose certaine, elle sera présente au long de l’année 2015.